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Par balpe le 30 Décembre 2012 à 16:42
Histoires Ordinaires est un recueil d'un certain nombre de nouvelles que j'ai publiées dans diverses revues. De nombreuses revues en effet m'ont demandé des articles théoriques et j'ai souvent réussi à leur faire accepter une nouvelle traitant la question théorique qui m'était posée de façon fictionnelle, ce qui me semble plus ouvert et tout aussi efficace.
L'éditeur Booxmaker présente ce recueil ainsi : "Il ne se trouve rien de moins extraordinaire qu’une histoire ordinaire. Et que de sérénité dans les actes synchrones d’une vie avançant au rythme sûr et tranquille du quotidien ! Mais au fond, est-ce aussi simple ? Est-on vraiment le seul maître de nos actes ? Nos pensées, nos désirs, nos prises de décisions viennent-ils de notre volonté propre, ou bien sont-ils guidés par le flux incessant du déplacement des autres. La littérature et l’art, omniprésents , nous donnent les bases d’une réflexion sur la véracité de nos choix.
«Histoires Ordinaires» est une observation judicieuse sur la composition artistique : quel est le degré d’influence de nos prédécesseurs sur nos propres créations ? Faut-il s’en soustraire ? Ou bien l’utiliser ? L’homme n’est-il pas finalement un prolongateur d’idées plutôt qu’un producteur innovant ? Et finalement, qui a vraiment écrit ce livre ?
Jean-Pierre Balpe nous livre ici un recueil de 17 nouvelles qui mettent en avant le caractère fragile de nos vies et de ce qui nous entoure, pour peu que l’on veuille bien s’en rendre compte. Comme le dit l’auteur, « L’incompréhensible rend fragile.»
Histoires Ordianires est disponible au téléchargement sur de nombreuses librairies en ligne dont Amazon.
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Par balpe le 31 Octobre 2012 à 12:04
La génération automatique ouvre sans cesse sur la tentation de voir jusqu'où un texte peut tenir, comment se fait le passage aux limites entre le non-texte et le texte. Il suffit, pour cela, parfois de peu…
J'essaie donc d'explorer cela à travers des séries d'écrits automatiques, utilisant l'immensité des mémoires textuelles qu'offre Internet pour télécharger des fichiers de textes et les faire traiter automatiquement. La plupart de ces créations sont attribuées à un de mes nombreux hétéronymes, Charles-Emmanuel Palancy qui me sert à promouvoir une littérature très formelle faite d'aléatoire et de traitements automatiques.
Quatre types d'écrits sont actuellement en ligne:
1.Le béta-roman de Palancy, qui est un traitement automatique de découpage et de restructuration par ordre alphabétique de trois fichiers d'auteurs pris au hasard sur Internet et légèrement retravaillés par un algorithme. Le résultat me semblme tout particulièrement intéressant car, en dépit de toutes ces déconstructions, un sens romanesque persiste avec une effet stylistique tout à fait inédit.
2.Théâtre-roman procède, au départ, d'un même traitement de fichier mais avec un algorithme différent. Il explore l'espace du récit, de la narration, de la linéarité dans une situation qui se veut proche du théâtre tout en tenant encore beaucoup du roman. Le choix de compositeurs comme personnages insiste sur la musicalité primordiale des constructions.
3.Poésie-théâtre, toujours sur un même départ de fichiers d'auteurs (certains fragments en sont aisément reconnaissables) mais avec un autre traitement algorithmique essayant de voir ce qui de la poésie demeure dans la performance et la rapproche, tentation aujourd'hui majeure, de l'écriture poétique. Les indications de mise en scène sont en grande partie automatiques.
4.Proust-memories, comme son titre l'indique, est un traitement algorithmique de textes de Proust. Lorsque les fragments sont conséquents, ils sont identifiables par tout lecteur de Proust, mais le traitement automatique, le redécoupage, le mélange, la reconstruction en font des textes inattendus, comme un inconscient de Proust traversé d'incertitude.
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Par balpe le 30 Juillet 2012 à 12:43
"Il continuerait à composer un certain nombre de poèmes, chaque année. — Jusqu'à la vieillesse ? — Oui, jusqu'à la vieillesse. Et que lui apportaient ces poèmes ? La gloire ?
Quelle absurdité !" (Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, trad. Claude Ligny)
Les haïkus de Germaine Proust (ou les ternaires) sont une autre utilisation des générateurs automatiques qui produisent une infinité de poèmes de trois vers dont une dizaine pris aléatoirement sont déposé chaque jour sur la page Facebook de Germaine Proust, personnage fictif.
Généralement, le haïkus est une forme à dominante lyrique, très subjective et tournée vers la nature. Il s'agissait ici de programmer quelque chose comme un contre-haïku en faisant produire des textes qui jouent avec la nature ou la philosophie mais, la plupart du temps dans un décalage ironique ou absurde. L'intérêt principal est que c'est la forme, inspirante et faisant avant tout appel à l'imaginaire de son lecteur, elle-même qui est signifiante car la rencontre hasardeuse des trois fragments générés produit toujours des effets de sens. Cette possibilité d'interprétation multiple et ouverte en fait une forme très intéressante pour la génération automatique.
L'illustration photographique est de cette nature qui joue sur des "clichés" et la notion même d'illustration. Elle cherche à former un "contrepoint" ironique au texte lui-même.
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Par balpe le 12 Juin 2012 à 16:27
Les poèmes lyriques de Maurice Roman s'inscrivent dans un double cycle: d'une part, celui de l'axe fictionnel Maurice Roman (Vie de Maurice Roman, Haute Tension, Maurice Roman), personnage qui traverse et structure d'une façon particulière l'ensemble de l'hyperfiction La Disparition du Général Proust et ses multiples entrées; d'autre part dans le cycle de la littérature générative qui est représentées par Des Vies à raconter, Rock songs, Haïkus de Germaine Proust, Poèmes de Marc Hodges à Gilberte, et bien d'autres encore à découvrir au hasard des navigations et croisements.
La particularité de ces poèmes lyriques est de tenter de créer un seul et unique poème infini qui, idéalement, se déploierait sans fin sur un écran épuisant ainsi, dans son éternité d'écriture, tout le lyrisme. Ces poèmes sont en effet écrits aléatoirement par un générateur de textes qui, tournant sans cesse sur lui même tout en ne produisant jamais deux textes semblables, enroule ses poèmes autour des thématiques classiques du lyrisme: l'amour, le bonheur, la mort, le malheur, la mémoire, le souvenir, les sentiments, la nostalgie, le paysage, la rêverie, l'infini, etc…
La figure rhétorique majeure du lyrisme étant le cercle, le retour éternel du même sous le différent, l'impossibilité d'épuiser les identités de regards sur un monde commun, les illustrations aléatoires sont de la même veine qui mettent en avant la conventionalité du paysage lyrique, ses aspects à la fois fermés mais infinis et leur nécessité pour la sensibilité humaine.
Prochainement, certains de ces poèmes lyriques feront l'objet d'un traitement sonore dans la série des technopoèmes et de traitements vidéo.
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Par balpe le 8 Juin 2012 à 17:55
Fukushima est un générateur de textes infini qui peut ne jamais s'arrêter d'écrire des textes sur le thème de la catastrophe.
Le modèle de langue qui en est la base est lui-même celui d'une langue "catastrophée" s'enroulant sur elle-même comme les vagues, répétitive, mais dans des répétitions de séquences rarement identiques, à la limite de la correction syntaxique, emportée dans l'infini de son flux; une langue malade, en danger, brisée, échouant à se constituer de façon définitive, une langue qui se cherche et se fuit sans cesse.
Conçu à l'origine comme une installation — dans l'idéal comme un hommage aux victimes des catastrophes naturelle—, modélisé dans une langue proche du fonctionnement des traducteurs automatiques, ce générateur a été adapté de diverses façons pour usage sur le réseau internet:
1.Publication de fragments de textes dans l'ensemble de l'hyperfiction dont ils font alors partie intégrante: catégorie Fukushima.
2.Créations de vidéos à partir des fragments de textes publiés, ou non, dans l'hyperfiction: voix — ou non — de synthèses, montages numériques de sons et de vidéos.
3.Créations de bandes sons, à partir des mêmes fragments ou d'autres de la même série, mettant en œuvre des voix de synthèse et des montages sonores plus ou moins aléatoires.
4.Publication de bandes sons de divers fragments dans d'autres langues que le français à partir de l'ensemble des possibilités de traductions automatiques offertes par Google (texte et voix) : anglais, italien, allemand, espagnol, portugais; et vidéo, portugais, russe, etc… (En règle générale les vidéos sont sur ma "chaîne" Youtube)
Dans ces réalisations, il s'agit de supprimer le plus possible la subjectivité d'un auteur pour créer des textes à la limite de l'inhumain.
Une partie des vidéopoèmes Fukushima est également diffusée sur le blog open sound "Meanwhile in Fukushima" de Dominique Balay avec la participation de nombreux autres artistes.
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