• Un herbier numérique

    Utilisé par Miguel Chevalier pour son Herbier numérique (image ci-dessus), un de mes derniers générateurs produit des descriptions de plantes fictives. Il écrit des textes comme le suivant :

    Qui ne connaît pas la Bugrane rampante (ou Linaria alba) une plante prolifique, en touffes, diaphanes, écartées, aux multiples usages et si souvent décrites. La fleur de la Bugrane s'épanouit sous les soleils obliques. Les fleurs de la Bugrane rampante apparaissent en septembre, répétées importantes; leurs couleurs vont du blanc au violâtre en passant par le bleu. Sa tige se divise en de nombreuses petites branches portant chacune une grosse fleur écartelée. L'huile de graine de Bugrane ajoutée à la poudre de Renoncule sert à multiplier les passions. Juillet: nombreux fruits noirs pareils à des arbouses petites. Les racines de la Bugrane rampante sont fasciculées, profondes et puissantes. Plante parfaite des arméniens, la Bugrane rampante. Habitat, habitudes: le sud du Maroc (là où le soleil prend sur lui) ou régions du nord de la Californie là où l'heure est triste). Cette plante était autrefois appelée par les allemands "Arsenic rare". Elle purge la leucotrichie par le bas. Il y a un message dans l'être de la Bugrane rampante, c'est : essaie de fuir les histoires compliquées. "quand au mois d'août mûrissent les fruits de la Bugrane rampante, tout s'achemine vers l'évanescence" écrit la romancière Albie Saperstien dans son livre "on ne devrait pas tant penser à ce qu'on fait qu'à ce qu'on est". La première description de la Bugrane rampante se trouve dans l'herbier de David Alfaro Siquieros daté de 1223.

    A partir de ce générateur de plantes sont publiés en 2009 deux livres: Herbarius, textes automatiques avec des illustrations de Miguel Chevalier et L'herbier, dans la collection Le Promeneur (Gallimard), une courte fiction destinée à accompagner l'exposition des travaux de Miguel Chevalier au Musée de la chasse à Paris, en octobre 2009.



  • Commentaires

    1
    charles juliette
    Lundi 15 Juin 2009 à 09:52
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    bonjour, est-il possible d'avoir une adresse mail pour communiquer plus en privé ? merci d'avance juliette
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    2
    ARRIGHI Paul
    Mardi 7 Juillet 2009 à 20:48
    critique littéraire et poétqiue pour l\'exilé poiltique Silvio Trentin en 1931 et 1940
    1 Toulouse, le jeudi 25 juin 2009 Silvio Trentin et les poètes Lauro de Bosis et Giacomo Leopardi Introduction C’est à la bibliothèque interuniversitaire alors que je me plongeais avec ferveur dans la lecture des ouvrages des « fuorusciti » commandés au prêt entre bibliothèques, que je découvris un opuscule de 118 pages, issue d’une conférence prononcée à Toulouse, le 13 janvier 19401 devant le « Cercle des intellectuels Républicains espagnols » par Silvio Trentin. Cette conférence a été dite avec la gorge nouée, devant un public d’intellectuels espagnols et catalans, la plupart exilés depuis 1939 et quelques-uns de leurs amis toulousains non mobilisés. L’intense gravité du moment ne leur empêchait pas de partager une ferveur commune ce haut moment de culture la culture Européenne qui fut intitulée par Silvio Trentin : « D’un poète qui nous permettra de retrouver l’Italie Giacomo Leopardi » L’émotion fut grande pour moi car cet ouvrage me parut comme le frêle esquif rescapé d’un temps de défaites, de souffrances, rendu perceptible par le crépitement des balles de mitrailleuses, des explosions d’obus s’abattant sur des soldats républicains écrasés par la supériorité des armes et condamnés à la défaite par le mol et lâche abandon des diplomaties. Silvio Trentin avait gravé dans sa mémoire des images récentes qui n’avaient rien à envier aux tableaux grimaçants de nouveaux Goyas. Il avait tant vu d’images d’avions larguant leurs bombes sur les populations terrifiées et embraser les charniers de Guernica. Il venait de voir passer les longues files de civils, toujours harassés, souvent blessés, emportant leurs rares biens ainsi que les soldats vaincus mais fiers de la « Retirada ». Il venait de visiter ces soldats dont parmi eux bon nombre de ses amis de combat, parqués sommairement dans des camps d’infortune. Ces catalans et espagnols, qui s’étaient battus jusqu’au bout des privations et des souffrances endurées, étaient comme écrasés par le sentiment d’avoir été laissés presque seuls à lutter contre les fascismes, unis et comme pétrifiés par un destin d’injustice et d’amertume. Mais ces premiers déchainements impunis d’injustices et de violences avaient comme ouverts la porte aux trois « furies » de la mythologie grecque et une semaine exactement après la conclusion du pacte de non agression germano—soviétique, signé le 23 août 1939, par Molotov et Ribbentrop, les troupes allemandes se jetaient, dès le 1er septembre, sur la Pologne qu’elles écrasaient sous le nombre des stukas et des chars, par ce que le Général de Gaulle nomma ultérieurement : « une force mécanique supérieure ». Une armée héroïque, mais bien moins puissante, était défaite. Et il ne nous en reste en guise de témoignage dérisoire que les images du cinéaste Wajda, nous montrant de jeunes cavaliers munis de lances se rendant au combat, à cheval, à la fin de cet été 1939, images d’une fallacieuse et vénéneuse beauté. Staline rendu avide par ce festin de peuples attaqua la Finlande, le 30 1 Ce petit livre fut édité ultérieurement à Paris. La dédicace très brève par son auteur Silvio Trentin à Georges Bastide, doyen de l’université de lettres et président de la société toulousaine de philosophie, est datée du 30 avril 1940. 2 septembre 1940, après s’être partagé, avec l’Allemagne hitlérienne, une partie de la Pologne. Depuis lors la « drôle de guerre » semblait comme avoir suspendu les actes suivants de la tragédie européenne. Qu’est ce qui pouvait amener Silvio Trentin en ces jours de tragédie, à sacrifier à l’exercice d’une conférence donnée sur un poète italien né en 1798, plus d’un siècle avant ce nouvel embrasement de l’Europe qui mourut, si jeune, à trente neuf ans ? Qu’est ce qui avait pu amener, dans ces temps de grave désordre international, et presqu’au point culminant de la montée des totalitarismes conquérants, Silvio Trentin, éminent professeur de droit démissionnaire, exilé politique, combattant révolutionnaire et libraire réputé, à se pencher sur l’oeuvre d’un poète dont les bibliothèques et les travaux savants de philologie furent les principaux horizons et sa seule expression de l’être ? Comment se fait il que le juriste antifasciste exilé et le libraire militant devenu toulousain d’adoption, plus habitué à porter son éloquence reconnue dans les meetings organisés à Toulouse en soutien au Front populaire et à la République espagnole, en vint à s’exprimer devant un cercle prestigieux de lettrés, comme pour magnifier la poésie même parmi ses soeurs et frères d’armes et de malheurs partagés ? Des trajectoires contradictoires Au premier abord rien de plus dissemblable que les personnalités, les filiations culturelles et les rapports à la vie et aux oeuvres, de Giacomo Léopardi et Silvio Trentin. En effet, ces deux fils illustres de l’Italie sont nés à près d’un siècle de distance dans deux régions et deux milieux sociaux et culturels dissemblables. Giacomo Leopardi a vécu comme retranché du monde et a été perçu par Alfred de Musset comme le : « sombre amant de la mort, pauvre Leopardi ». A l’inverse, Silvio Trentin, juriste brillant, fut privé de son goût et bonheur d’éveiller les jeunes intelligences que lui donnait sa chaire de Droit par l’impératif morale et civique de se battre contre la captation de la démocratie par Mussolini et les hiérarques du parti fasciste. L’un est homme presqu’entièrement vouée à la fièvre de l’étude et comme retenu hors du monde et rivé à l’univers enchanté des textes anciens et des bibliothèques, l’autre est un intellectuel qui centra sa réflexion politico-juridique sur : « La crise du Droit et de l’Etat » et jeta toute son énergie et sa culture dans un combat politique ardent pour le rétablissement d’une nouvelle et plus authentique démocratie dans son pays. Sa haute figure d’opposant politique irréductible donna une plume acérée aux contestations politiques et diplomatiques du régime fasciste et aux propositions de transformations constitutionnelles fondées sur l’idée d’autonomie prolongeant les intuitions d’un « fédéralisme interne » selon la définition du juriste Norberto Bobbio et renouant ainsi avec les intuitions libertaires du penseur bisontin Pierre-Joseph Proudhon. Giacomo Leopardi un surdoué retranché du monde Giacomo Leopardi, le poète est né à Recanati, le 29 juin 1798, dans les états des Marches, ville et province alors placées sous le pouvoir temporel des papes, dans une famille aristocratique cultivée mais réactionnaire et farouchement opposée aux idées des lumières. Il perçut lui-même l’intrusion des armées françaises en Italie comme un cataclysme amené en Italie par la Révolution Française et les armées de Bonaparte. La situation dans laquelle il vit 3 plongée l’Italie, sa patrie idéale, qui avait fait vivre une civilisation prestigieuse sur les deux bords de la Méditerranée, le blessa. Mais cette blessure patriotique ne le conduisit pas à rejeter la pensée des lumières et les encyclopédistes français. Au-delà de ses réactions épidermiques devant l’envahissement, il nourrit son esprit et son style de l’intelligence scintillante des encyclopédistes. Nul mieux que lui ne sut entrechoquer comme deux silex dont il fit jaillir l’étincelle, la pensée aigue et comme toute emplie d’audace des « lumières » avec les textes des anciens penseurs de l’antiquité grecque et romaine. Le jeune Giacomo Leopardi fut un surdoué à la santé pathétiquement délabrée. Silvio Trentin le définit comme un être : « blessé à mort, retranché de la vie ». Il nous est présenté par le poète allemand August Von Platen comme : « petit et bossu, son visage est pâle et souffreteux et il aggrave ses mauvaises conditions (de santé) par sa façon de vivre, car il fait du jour la nuit et vice versa. Sans pouvoir bouger et sans pouvoir s’appliquer à quelque chose, à cause de l’état de ses nerfs ». C’est aussi certainement le sentiment de son étrangeté au monde et aux autres, du fait de ses infirmités physiques, qui hissa son esprit au zénith de l’abstraction poétique et philosophique. Le jeune fils du Comte Monaldo Leopardi et de la marquise Adélaïde Antici s’est très tôt retranché du monde des jeux et des espiègleries des jeunes de son âge par une ascèse tendue vers une érudition forcenée. Avec la complicité ravie de son père, il s’enferma dans la bibliothèque familiale pour s’approprier, comme Prométhée le feu divin, l\'essentiel des dix mille volumes. Il apprit seul dans les textes le grec dès l’âge de huit ans et se passionna, des sa première jeunesse, pour la connaissance approfondie des textes antiques. Dès vingt ans il devient un savant reconnu, en dehors des Universités, dans le domaine de la philologie. Retranché du monde, à l’exception de l’amitié intense qui le relia comme une bouée de sauvetage à quelques amis chers tels Pietro Giordani puis Antonio Ranieri, Giacomo Leopardi, lettré de génie n’eut jamais l’emploi que sa science aurait pu lui faire acquérir en raison de son refus d’entrer dans les ordres et de son absence de d\'entregent qui mit obstacle à son emploi comme bibliothécaire à Rome. Toute sa vie son autonomie financière lui fut mesurée chichement par une mère avare et obsédée par la volonté de rembourser les dettes faites par son mari. Son père, passionné luimême de culture, désapprouvait sans nuance des choix philosophiques qui l’éloignaient d’une religion catholique et romaine alors aussi formaliste qu’opposée aux idées modernes. Les études considérables entreprises par le jeune homme surdoué dans la bibliothèque de son père eurent pour effet de : « délabrer une constitution exceptionnellement délicate » et se manifestèrent par des périodes douloureuses de mélancolie et des troubles oculaires graves. Son incroyable chef d’oeuvre, fait d’un curieux mélange de notes personnelles, de considérations morales et de réflexions philosophiques, nommé « le Zibaldone », comprend plus de deux mille pages. Mais plus que son oeuvre de philosophe moraliste c’est pour son aussi court que décisif recueil de poésies nommé « Canti »2 (les chants) que Giacomo Leopardi est souvent regardé comme le troisième grand poète italien après Dante et Pétrarque. De nos jours l’oeuvre extraordinairement créatrice du jeune homme maladif de Recanati, mort à trente neuf ans, passionne des groupes de poètes, de philosophes et de fins lettrés et nombre d’ esprits curieux , bien au-delà de l’Italie. Sa sensibilité est désormais bien plus à l’unisson de notre vision 2 Je me rapporte pour chacune des citations faites au texte des « Canti » de Giacomo Leopardi à la traduction établie sous la direction de Philippe Jaccottet sur la version de F.A Aulard et qui est édité dans la collection Nrf – dans la collection Poésie/Gallimard, 1984 pour sa dernière édition. 4 éclatée et même fragmentée de l’homme que nous impose la perception de notre époque désillusionnée, que des rêveries passéistes de ses contemporains romantiques. Silvio Trentin, un opposant brulant des feux de la Révolte et de la Liberté A l’inverse de son devancier, le solitaire de Recanati, Silvio Trentin est né en 1885 dans une famille favorable au Risorgimento et plus largement acquise aux espoirs que les élites du Nord de l’Italie mettaient dans la création du récent Etat national italien. Il fut un enfant espiègle, jouant au bord du fleuve Piave et des eaux des canaux d’irrigation de la Vénétie rurale. Ayant fait de brillantes études de Droit à Pise, il obtint son doctorat en droit dés vingt quatre ans. Il fut un jeune et doué professeur d’Université dont l’éveil à la politique fut précipité par le choc sur les consciences causé par l’hécatombe de première guerre mondiale ou l’hégémonie, tout au moins spirituelle, de l’ Europe sombra. Elu député du parti de centre gauche, la démocratie sociale, en 1919, pour la circonscription de Venise, il se passionna pour l’amélioration des conditions de vie des paysans de la plaine du Pô et apporta sa science juridique pour la réalisation de la bonification des terres et le développement des coopératives agricoles, bientôt démantelées par les hommes de mains de parti fasciste, aux service des intérêts égoïstes des grands propriétaires terriens . Beaucoup plus tôt que nombre de consciences endormies ou trop accommodantes, il se rendit compte, dès 1921, des méthodes odieuses de violence pratiquées par les hommes de mains du parti fasciste dirigé par quelques « ras » et Mussolini. Il entama alors une bataille politique dans les pires conditions du reflux des mouvements socialistes et démocrates avant de devoir démissionner de sa chaire de Droit l’Université de Venise Cà Foscari. Il dut alors s’exiler , en février 1926, d’abord en Gascogne, puis à partir de 1935, à Toulouse ou il marqua les esprits de tous celles et ceux qui comptaient parmi les lettrés et le monde de la culture des années trente et quarante de la fière cité occitane pétrie de culture latine séculaire et berceau de la première langue littéraire et poétique néo-latine . Dans un combat poursuivi sans relâche toute sa vie, Silvio Trentin écrivit dix sept ouvrages quelques uns de théorie philosophico-juridique et les plus nombreux qui furent des dénonciations politiques et diplomatiques aiguisées et percutantes du régime fasciste. Devenu, à partir de 1935, à Toulouse, un libraire flamboyant reconnu par tous le intellectuels du Languedoc, il joua un rôle éminent dans auprès de la direction politique du mouvement socialiste-libéral-révolutionnaire italien : « Giustizia e Libertà » fondé par les trois évadés prestigieux d’insolence et de Révolte, des iles Lipari, Carlo Rosselli, Emilio Lussu et Francesco Fausto Nitti. En même temps que sa librairie de la rue du Languedoc, devenait, à partir de juillet 1936, un centre d’impulsion pour tous les italiens passant par la belle cité Raymondine pour se battre aux côtés du Peuple espagnol, il se rendit à quatre reprises à Barcelone et connut les responsables successifs de la generalitat, dotés des plus hautes responsabilités. Cette période de sa vie fut vécue par cet intellectuel comme un engagement de tout son être, Ses choix douloureux visaient à frayer la voie d’une libération future de l’Italie, prémices d’une unification ultérieure de l’Europe Aux côtés de son ami le professeur de physiologie socialiste Camille Soula, il partagea intensément la souffrance de ses amis espagnols et catalans amenés à Toulouse par la « Retirada» et fit tout ce qu’il put, par sa parole, sa plume et l’expression de sa solidarité concrète, en hébergeant nombre de réfugiés. Il mit tout en oeuvre pour alerter une opinion qui 5 se détournait des vaincus et pour secourir les destins brisés de ces cruels exils dont il connaissait lui-même l’amère morsure Silvio Trentin fit aussi, et c’est le caractère qui le différencie le plus de Giacomo Leopardi, oeuvre de bâtisseur d’utopie sociétale. Il s’efforça aussi de renouveler la philosophie du droit afin de préserver son concept clef d’ « autonomie humaine » donnant une forme à l’aspiration permanente des êtres humains épris de liberté au « self gouvernement» . Nous retrouvons cet aiguillon libertaire à chacun des moments forts ou surgirent de nouveaux « printemps de la démocratie » lorsque culminent les plus hautes des aspirations humaines pour la prise en charge par les citoyens eux-mêmes de leur destin individuel et collectif. Cette aspiration souvent brisée, chaque fois renaissante, prit lors des années soixante à quatre vingt du XX° siècle, le visage et la désignation d’autogestion. Aujourd’hui elle chemine toujours sous d’autres vocables portée par l’imagination et la générosité des hommes libres qui ne sont pas prêts à se couler dans le moule étroit d’un confort matériel et d’un étroit consumérisme qui méconnaîtrait le meilleur de leur humanité et leur dignité de citoyen. Il prolongea en quelque sorte l’oeuvre de Pierre Joseph Proudhon en s’efforçant d’adapter son inspiration et son souffle libertaires aux intuitions économiques de Karl Marx et à l’évolution des sociétés européennes dont il souhaitait l’unification. Ses savantes réflexions s’efforcèrent de frayer la voie à une fédération de conseils et de collectivités alors même que les mouvements ouvriers et socialistes étaient enfermés et comme pris en tenaille par les conséquences funestes d’une révolution communiste fourvoyée pour avoir empruntée la voie non démocratique du parti unique et de la grise uniformité, broyeuses des hommes. Silvio Trentin, un juriste combattant fasciné par la geste poétique La fascination pour le sacrifice romantique du poète Lauro de Bosis Nous ne connaissons pas vraiment quelle fut, durant ses études au lycée puis à l’Université, l’imprégnation poétique du brillant juriste. Bien sur la culture italienne l’ait fait connaisseur de Dante Aligheri et de Pétrarque, Silvio Trentin, fait preuve dans les citations dont il émaille ses écrits multiples, d’une ouverture à d’ autres courants de la poésie européenne et d’une bonne connaissance des meilleurs critiques littéraire, parmi lesquels : Sainte–Beuve, Francisco de Sanctis, homme politique italien, auteur d’une histoire de la littérature italienne comparée et de son contemporain, le plus connu des critiques littéraires français de l’entredeux guerres , Albert Thibaudet . Dans les écrits de l’exil gascon puis toulousain de Silvio Trentin apparaissent les citations de : Byron, Carducci, Goethe, de son contemporain Gabriele d’Annunzio et plusieurs fois, ce qui est une indication sur ses goûts, le poète romantique anglais Percy Bysshe Shelley. Il y a lieu de noter que l’un de ses meilleurs collègues universitaires et amis de l’institut Ca Foscari de Venise, ou il donna ses cours de droit avant son exil, fut le professeur de littérature Ernesto Cesare Longobardi, angliciste et fin connaisseur du poète romantique anglais, Percy Bysshe Shelley. Nous n’avons pas de mal à imaginer entre les universitaires amis, les propos enthousiastes échangés sur ce poète ami de la liberté, dont les idées audacieuses choquèrent tant les « philistins » de son époque. De tels échanges littéraires leur permettaient aussi de s’évader du pesant climat politique instauré par le fascisme. 6 Silvio Trentin n’a pas manqué de faire, dès son premier écrit de critique poétique en l’honneur du poète Lauro de Bosis (1901-1931), une référence à la pièce de Percy Shelley : « Prométhée délivré » ou le poète anglais nous délivre le message suivant : « Regarde cette terre ou pullulent tes esclaves, dont tu récompenses l’adoration à genoux (…) Nul doute que de tels traits enflammés lancés contre la tyrannie émurent le jeune professeur qui fut contraint de exiler de son pays à quarante et un an ne pouvant plus supporter l’atmosphère de raréfaction des libertés et de persécutions menées à l’encontre des opposants de la dictature des faisceaux qui s’était installée en Italie. Il est d’ailleurs remarquable que dans l’une des premières lettres écrites de Pavie dans le Gers à son ami Gaetano Salvemini, Silvio Trentin lui ait confié : « Je suis en France depuis une vingtaine de jours (…) dans l’espoir de trouver enfin un peu de paix et de jouir à peins poumons de la Liberté » Mais son premier écrit sur la poésie est à mettre en relation avec la disparition tragique et le sacrifice de sa vie d’un poète italien, Lauro De Bosis, qui enflamma l’esprit de Silvio Trentin. En effet, Lauro de Bosis, lui même fils du poète Adolfo de Bosis, longtemps exclusivement adonné aux lettres et à l’enseignement des humanités à l’Université d’Harvard, fut ébranlé par l’exécrable réputation du régime fasciste et se lança impétueusement dans une action politique idéaliste en créant l’Alliance nationale. Il mit tout en oeuvre pour faire parvenir en Italie des tracts et des brochures. Or , à la suite de l’arrestation et des condamnations à de lourdes peines de prison de sa mère et de ses amis, il décida de s’engloutir dans les flots aux commandes de son avion Pégase après avoir jeté, le 3 octobre 1931, au dessus Rome une moisson de plusieurs milliers de tracts antifascistes, plutôt que de se rendre et de souffrir le déshonneur. Cette action d’éclat qui engageait l’être humain dans sa vie même émut fortement Silvio Trentin. En octobre 1931, quelques jours après le sacrifice du poète Lauro de Bosis, Silvio Trentin eut l’occasion de s’entretenir à Auch avec l’un de ses amis et camarade du parti libéral la democrazia sociale, Vittorio Ronchi, venu le rencontrer. Celui-ci put constater son émotion et même sa souffrance devant ce que Silvio Trentin interpréta comme le : « consentement (du plus grand nombre) au régime. » Silvio Trentin fut aussi indigné par le silence gardé par une presse italienne étroitement contrôlée mais aussi par la relative absence de réaction du « geste » de Lauro de Bosis dans la presse internationale. Son tempérament et son besoin d’action s’accommodaient mal de la résignation et des inévitables compromis de la vie politique. Le besoin de dépasser les limites strictes de l’action politique, et même du combat militant qu’il n’abandonna pourtant jamais, poussa certainement Silvio Trentin à rendre hommage à Lauro de Bosis et à faire à son tour oeuvre de critique littéraire. Dans cet hommage de 95 pages, édité en 1932 par l’éditeur Jean Flory, Silvio Trentin mêle curieusement des considérations hétérodoxes sur le marxisme à un hommage vibrant au poète disparu. Silvio Trentin renoue surtout, à cette occasion, avec le fil conducteur de toute son oeuvre : les thèmes de la liberté humaine et de l’autonomie, concepts clefs dans l’oeuvre de l’intellectuel de Vénétie. « Oui ! » écrit-il « Je le sais bien ! La liberté n’a jamais cessé de constituer l’enjeu suprême (…) de ce combat toujours inachevé que renferme le cours de toute vie humaine (…) 7 Silvio Trentin termine son hommage en traçant un parallèle entre la disparition de Percy Shelley au cours d’un naufrage au cours duquel son voilier l’Ariel fut emporté par la tempête, le 8 juillet 1822, et le sacrifice de Lauro de Bosis choisissant, au retour de son survol militant de Rome, l’engloutissement dans les flots avec son avion « Pégase ». L’importance donnée à ce thème par Silvio Trentin s’exprime par son choix de faire à nouveau, du geste héroïque de Lauro de Bosis, le sujet d’une conférence donnée devant le « cercle d’Etudes universitaires », le 19 décembre 1937, en pleine période du front populaire, alors que les tâches et les actions de soutien à la République Espagnole ne manquaient certes pas. Dans ce texte, flamboyant de romantisme, Silvio Trentin termine sur le témoignage destiné à la postérité que nous a laissé Lauro de Bosis, lui même, alors que le poète a librement choisi de se sacrifier pour la cause de la liberté et qu’il a intitulée : « Histoire de ma mort » « Demain, à trois heures, sur un pré de la côte d’azur, j’ai rendez vous avec Pégase. Pégase – c’est le nom de mon avion. (…) Tout de même, nous n’irons pas chasser des chimères, mais porter un message de liberté à un peuple esclave au-delà des mers (…) nous allons à Rome répandre en plein air ces paroles de liberté (…) Après tout, il s’agit de donner un petit exemple d’esprit civique et d’attirer l’attention de mes concitoyens sur l’irrégularité de leur situation ». L’admiration de Silvio Trentin transparaît pour ce choix héroïque d’une mort romantique choisie au nom de la liberté et du civisme. Nous sommes ici dans la pleine filiation des anciens grecs valorisant « La belle mort » et attribuant une valeur éminemment positive au sacrifice des héros, conception qui a été ultérieurement si bien décrite par Jean Pierre Vernant dans son ouvrage : « La mort héroïque chez le grecs » . Mais une telle fascination pour l’héroïsme romantique, exprimée devant un cénacle de lettrés, trace pour l’historien la distance qui sépare de tels choix héroïques, forcément minoritaires choisis par quelques militants et les limites imparties, de par leur condition même, au plus grand nombre pour lequel la participation épisodique à la vie publique reste comme limitée par l’accomplissement des tâches humbles du quotidien pour assurer leur survie. Silvio Trentin et Giacomo Leopardi L’intérêt porté par Silvio Trentin aux textes de Percy Shelley et au geste héroïco-romantique du poète Lauro de Bosis qui dépeint le choix de sa mort héroïque comme la destination du « cap Horn pour le hollandais volant » pourrait nous laisser penser que le choix, en 1940, de Giacomo Leopardi comme sujet de médiation, s’inscrit aussi dans une filiation romantique. Certes il y a bien entre ces deux personnalités si différentes que sont Giuseppe Leopardi et Silvio Trentin une même imprégnation romantique. Le critique littéraire hors pair que fut Sainte Beuve ne s’y est pourtant pas trompé. Dans l’un des premiers portraits, fait en France de Leopardi, en 1844, dans la Revue des deux Mondes, Sainte–Beuve considère comme Leopardi comme un « Ancien » : « (…) BRUTUS comme le dernier des anciens, mais c’est bien lui qui l’est. Il est triste comme un Ancien venu trop tard (…) Leopardi était né pour être positivement un Ancien, un homme e la Grèce héroïque ou de la Rome libre. » 8 Giacomo Leopardi vit au moment du plein essor du romantisme qui apparaît comme une réaction contre le formalisme de la pâle copie de l’Antique, de la sécheresse de la seule raison et de l’occultation de la sensibilité frémissante de la nature et des êtres. Mais s’il partage pleinement les obsessions des écrivains et poètes contemporains romantiques pour les héros solitaires, les lieux déserts, les femmes inaccessibles et la mort, Leopardi, rejette l’idée du salut par la religion et tout ce qui lui apparaît comme lié à l’esprit de réaction en se plaignant amèrement du caractère étroitement provincial et borné de ce qu’il nomme : « l’aborrito e inabitabile Recanati »3. En fait, la synthèse de Giacomo Leopardi est bien différente des conceptions d’un moyen âge idéalisé des romantiques. Elle s’efforce de dépasser le simple rationalisme à l’optimisme naïf, mais ne renie jamais l’aspiration aux « lumières » qui correspond pour lui à sa passion tumultueuse pour les sciences. Il s’efforce, toutefois, comme par deux ponts dressés au travers de l’abime qui sépare les cultures et les passions de siècles si différents, de relier les idéaux des Antiques que sont le courage civique et la vertu avec les feux de la connaissance que viennent d’attiser les encyclopédistes. A cet effort de confluence des vertus des langues antiques et des sciences nouvelles se mêle une recherche constante de la lucidité qui le tient toujours comme oscillant sur les chemins escarpés de désillusions et aussi du rejet des espoirs fallacieux dans de nouvelles espérances d’un salut terrestre. De même Silvio Trentin, de par sa haute formation juridique et son engagement constant dans les tragédies et péripéties quotidienne du militantisme, est loin du secours de la religion et de toute forme d’idéalisation du passé. Silvio Trentin reste pleinement un homme de progrès et d’idéal socialiste fortement teinté d’esprit libertaire pris à revers par la barbarie d’un siècle qui s’ouvre par la première guerre mondiale et la lutte inexpiable engagée entre la réaction des fascismes contre l’esprit des Lumières. Mais, au-delà d’un parcours de vie très éloigné et d’un pessimisme historique premier et presque fondateur chez Leopardi qui l’oppose à l’obstination civique et démocratique de Silvio Trentin qui va jusqu’a prôner une utopie sociétale fondée sur l’autonomie, deux sentiments forts et des aspirations communes font se rejoindre Giacomo Leopardi et Silvio Trentin. Contradictions et harmonies secrètes entre Giacomo Leopardi et Silvio Trentin Leur opposition sur le sens du devenir et de l’action humaine humain ne fait pas obstacle à un même idéal de fraternité Les critiques littéraires qui se sont penchés sur l’oeuvre de Giacomo Leopardi comme Suzanne Valle dans un remarquable numéro de la revue Europe, ont considéré son poème intitulé Le genêt écrit en 1831 comme son véritable « testament poétique. » Ce poème nous apparaît, à nous dont la sensibilité désabusée est tissée par le relativisme « postmoderne » comme une médiation et une métaphore sur la précarité de la condition de l’être humain. Dans les textes de Leopardi, le « petit homme » nous apparaît infiniment seul face à une nature minérale dont la propre logique cosmique relève d’autres dimensions et logiques et ne peut pour cela intervenir dans un sens positif dans les destinées des êtres humains. La différence de temporalité, d’espace et de cosmogonie a pour effet la petitesse et l’inévitable solitude des êtres humains face au cosmos. Il ne reste donc aux hommes que le 3 L’inhabitable et abhorrée Recanati 9 choix de pouvoir partager une conscience malheureuse auxquelles seuls la quête du savoir , de la culture, de la fraternité et de l’amour peuvent atténuer les souffrances inhérentes au cours bref de leurs vies ayant la perception de leur relativité et de leur finitude. En quelque sorte la conception de la solitude de l’homme devant la nature et le cosmos n’est pas sans rappeler le pari fait sur la divinité qui avait étreint le mathématicien et philosophe Pascal dans son apostrophe sur : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie » Giuseppe Leopardi exprime cette même angoisse métaphysique dans une lettre datée du 12 août 1823 : « Rien ne démontre davantage la grandeur et la puissance de l’intellect humain, la hauteur et la noblesse de l’homme, que le pouvoir qu’il a de connaitre, de comprendre pleinement et de ressentir intensément sa petitesse. Lorsqu’il considère la pluralité des mondes, il sent qu’il est une infime part d’une sphère qui est elle-même une petite partie de l’un des infinis systèmes qui composent le monde et, considérant cela, il s’étonne de sa petitesse, (…) et se trouve comme égaré dans l’incompréhensible vastitude de l’existence » Devant ce sentiment poignant d’une solitude métaphysique face au cosmos qui poursuit son cours indépendamment des affaires humaines et des réalisations de leurs plus illustres civilisations, Giacomo Leopardi use de la métaphore du « genêt » qui pousse sur les flancs du « redoutable meurtrier Vésuve », sur les mieux mêmes ou les villes de Pompéi et d’Herculanum disparurent sous la lave. Giacomo Leopardi invoque alors ces villes détruites et ensevelies : « ( … ) la cité Qui fut jadis reine du monde Et dont l’aspect taciturne et sévère Semble attester et rappeler au voyageur L’Empire disparu ». Devant la toujours imprévisible et parfois cruelle nature, l’idée de progrès est raillée par le poète philosophe pour sa prétention naïve et le fallacieux viatique qu’elle croit apporter aux vicissitudes et aux affres de la condition humaine. Dans un autre poème nommé « Palinodie au marquis Gino Capponi », Giacomo Leopardi se moque de la prétention de chaque époque à détenir une vérité historique forcément partielle et dont la seule métaphore qui s’offre à nous est le kaléidoscope. « Quel respect, quelle loi faut-il accorder à l’unanimité de notre siècle ! Avec quelle prudence nous convient-il, comparant notre avis à celui de l’année, qui changera encore l’an après d’éviter qu’ils ne divergent en un seul point ! Et si nous opposions à notre temps l’Antiquité, philosophant ainsi, quel progrès a fait notre science ! » La valeur du progrès initié par la pensée des Lumières n’est pas rejetée mais comme relativisée et remis, par Giacomo Leopardi, dans une autre perspective cosmique et anthropologique : 10 « Regarde-toi ici, mire-toi donc Siècle superbe et sot, Qui a quitté la voie tracée Par la sagesse renaissante Et que retournes sur tes pas Te vantant d’un recul Que tu nommes progrès ! » Dans cette conception d’un siècle qui débute par une fascination presqu’absolue pour le rôle des sciences et des technique pour culminer et s’éteindre dans l’horreur d’Auswitch et de la bombe atomique sur Hiroshima, Giacomo Leopardi ne s’en prends pas aux sciences et à la noblesse du désir de connaissance mais à ses fruits frelatés qui ont pour nom scientisme et transfert de l’admirable énergie spirituelle dans de fallacieuses et consolatrices utopies terrestres. Mais cette tension vers l’absence d’illusion ne bascule pas dans le pessimisme noir ou le pur nihilisme puisque, chez Leopardi, sa lucidité décapante s’accompagne d’une très forte et permanente compassion pour les êtres humains. Il y a dans son poème « Le genêt » un véritable appel fait par le poète aux hommes à ne pas ajouter par leur ignorance et leurs cruautés à la condition humaine déjà suffisamment habitée de souffrances. « Avoue le mal qui nous fut assigné, La bassesse et précarité de notre état ; Celui qui se révèle grand et fort Dans la souffrance, et qui n’ajoute point Les haines et les colères fraternelles, Pire que tout malheur, à sa misère, En inculpant l’homme de sa douleur Mais accuse la vraie coupable, notre mère Par la chair notre marâtre par le coeur C’est elle qu’il défie ; et c’est contre elle, Il le sait bien, Que toute société humaine fut fondée Sachant tout homme solidaire du prochain Il les embrasse tous d’un même amour, Leur proposant, attendant d’eux Une aide prompte et efficace Dans le péril et les angoisses alternées De la guerre commune. (…) Le même partage des désillusions et de la douleur Ce qui relie les existences si différentes de Giacmomo Leopardi et de Silvio Trentin c’est une même expérience existentielle de la désillusion et de la douleur. Elle plonge ses racines chez Giacomo Leopardi dans une vie tronquée et comme recroquevillée par la maladie et un sentiment d’enfermement. Chez Silvio Trentin, c’est l’expérience historique même de la première moitié du vingtième siècle dont il est un des acteurs engagé qui provoque, non pas la désillusion, mais le constat lucide d’un terrible reflux historique qui culmine jusqu’à la chute de Mussolini. A partir de retour dans sa patrie, le 4 septembre 1943, Silvio Trentin débute une période de cinq jours de vie intense et fiévreuse emplie de liberté et de bonheur, avant de devoir replonger dans la 11 clandestinité, en raison de la prise de contrôle du Nord et du centre de l’Italie par l’armée allemande et ses alliés fascistes. Bien entendu il n’y a rien de comparable en horreur entre le sentiment d’un reflux des illusions causé par l’échec historique de la Révolution française et de son héritier infidèle l’Empire et le climat de réaction qui suit le congrès de Vienne et la violence implacable qui se déchaine en Europe en réaction à la tragédie de la première mondiale et à la Révolution bolchevique. Notons cependant au-delà des analogies souvent trompeuses, les trois phénomènes communs qui bousculent fortement la société européenne : - La continentalisation des guerres devenues nationales au moyen des levées en masse. - Le caractère d’idéologisation des guerres ou s’affrontent désormais des visions irréductibles de l’homme et du monde. - Le surcroît des guerres civiles à celles menées entre les nations, par des citoyens divisés prenant partie pour des camps qui s’affrontent en lien avec des systèmes opposés d’idées et de valeurs. Silvio Trentin retrace bien le climat commun des deux périodes : « Son oeuvre se situe bien (…) dans cette Europe de la deuxième décade du XIXème siècle qui voit s’éteindre les dernières flammèches de la Grand Révolution et s’écrouler, dans un fracas de ruines, la folle aventure tentée par Bonaparte et se dresser impitoyablement sur son corps, à l’aide des baïonnettes et des potences, les solides piliers que la Sainte Alliance vient d’établir à Vienne. » C’est donc durant deux périodes de reflux qu’ont vécu Giacomo Leopardi et Silvio Trentin avec pour effet d’entrainer la diffusion d’un grand pessimisme historique surtout parmi celles et ceux dont le tempérament et le métier est de penser et de décrire leur époque. Silvio Trentin a vu démocratie être progressivement étouffée, de 1922 à 1924, puis à partir de 1926, être brutalement écrasée en Italie. En 1933, il assisté à l ‘accession au gouvernement d’Hitler et à l’installation rapide d’un pouvoir impitoyable ouvrant des camps de concentration pour ses opposants et mettant en oeuvre un antisémitisme d’Etat qui va basculer dans l’horreur. Il a personnellement observé, puis secouru, les républicains espagnols et catalans si peu aidés qu’ils ont fini par ployer sous les armes des dictatures fascistes, lesquelles ne ménagèrent jamais leurs appuis, argent, et armes et à leur allié Franco et à la « vieille Espagne » Il a du assurer personnellement la pénible tâche d’honorer ses amis tués, comme l’avocat républicain, Mario Angeloni, le socialiste Fernando De Rosa, son camarade de « Giustizia e livrât», Libero Battistelli. Il a assisté à l’assassinat en France même de l’économiste Carlo Rosselli qui était son ami et qu’il estimait entre tous. Aussi se tourne t-il, durant cette conférence prononcée le 13 janvier 1940, « dans les ténèbres du siècle » vers le poète de la souffrance en exprimant à l’assemblée d’exilés ce que des êtres humains frappés par le sort des armes mais invaincus moralement éprouvent en commun avec le poète de Recanati : 12 « Il nous a mis à même de célébrer, par le rapprochement de nos communes souffrances (…) la fraternité infrangible de nos esprits, la solidarité irrévocable de notre destinée ». En conclusion : de textes qui s’ouvrent sur l’avenir Au delà du siècle qui les sépare et de leur condition commune de penseur de haute culture et de la rencontre intellectuelle tout à fait inattendue entre Silvio Trentin, le juriste combattant, et Giacomo Leopardi, le poète philosophe de Recanati, ils ont éprouvé tous deux la souffrance et la vive sensation qu’ils vivaient dans une époque de recul de l’esprit. Silvio Trentin a vécu le sentiment tragique de l’étiolement des démocraties et d’un combat si difficile à mener qu’il en semblait parfois perdu pour la préservation de la démocratie et l’autonomie des êtres humains et contre les dérives de ce qu’il nommait l’ « Etat monocentrique ». Ces deux rebelles de l’esprit, l’un contemplatif et comme retranché du monde de l’action dans les études, les écrits savants et les bibliothèques, l’autre homme politique ardent mais dont l’horizon était guidé par le rétablissement de la démocratie et de la libération des classes opprimées, furent aussi éloignées que possible par leurs tempéraments et leurs oeuvres. Ils étaient en sorte comme l’eau et le feu mais partageant un idéalisme passionné et une sensibilité aiguisée par les souffrances des êtres humains. Ils accordaient aussi tous deux la prééminence à l’Esprit et donnaient du prix au refus et à la révolte contre les limites qui sont imparties à la condition humaine. Par ces deux textes portant sur la poésie au sein d’une oeuvre, à la fois de droit positif mis au service des paysans de la plaine du Pô, de textes politiques et diplomatiques menés contre le fascisme , Silvio Trentin laisse percer la sensibilité et l’esprit d’un être sensible face aux inévitables limites des arts et techniques mises au service de l’émancipation humaine. A chaque époque pèsent sur les êtres humains les plus généreux les limites inévitables de toute création bridée par les préjugés, les égoïsmes et les peurs. Alors la poésie vient offrir à celles et ceux qui en souffrent le plus, une consolation et leur offre un univers largement ouvert à la magie créatrice des mots ou il n’est d’autres bornes que celles de la liberté et la créativité. C’est ce qui nous permet de comprendre qu’au temps ou l’Espagne brulait et ou l’Europe se préparait à vivre l’une des époques les plus sombres de l’humanité, la fragile « cohorte » des poètes, tels Rafael Alberti, Juan Ramon Jiménez, Federico Garcia Lorca et Antonio Machado s’engagea comme les ruisseaux vont à la mer, aux cotés des peuples et des classes opprimées. Parmi les plus nobles et les plus valeureux des politiques, ceux qui ne se satisfont pas des effets de tribune ou des honneurs précaires, la poésie leur devient parfois indispensable ainsi que formule Silvio Trentin : « […] si la poésie est utile aux peuples libres, […] elle est, en quelque sorte, indispensable - ainsi que l\'oxygène aux êtres que menace l\'asphyxie - aux peuples pour qui la liberté est encore un bien à conquérir] ». [...] La poésie s\'adresse aussi « à ceux parmi les hommes [...] qui ont fait l\'expérience cruelle de la déception et de la douleur» Ce que nous permet aussi d’apprécier la poésie mais aussi l’oeuvre de philosophe de Giacomo Leopardi, c’est de mesurer à quel point depuis le début du XIX ° siècle ont évoluées les craintes majeures de l’Humanité. Pour Leopardi comme pour les Antiques, le plus grand danger provenait encore d’une nature indomptée, toujours aléatoire parfois cruelle dont les éruptions du volcan Vésuve devant le frêle genêt nous offre l’image. 13 Mais désormais à la suite des usages ambivalents fait de la science et des progrès des connaissances en physique et en biologie, pour les plus éclairés de nos contemporains de l’après Hiroshima, c’est désormais l’usage que peut faire l’homme contre la nature, et à travers celle-ci, contre l’humanité et l’humain même qui font peur. De ce point de vue le rapport nature /science s’est inversé. C’est ainsi que des voix de contemporains, parmi les philosophes et les poètes s’élèvent comme Leopardi contre le scientisme et la prétention de l’être humain à faire de l’enclos de la cité l’aune et la mesure de toute analyse. C’est ainsi que Michel Serres peut écrire dans un texte portant sur l’écologie politique : « […] Tout vient de changer. Désormais nous réputerons inexact le mot politique parce qu’il ne se réfère qu’à la cité, aux espaces publicitaires, à l’organisation administratives des groupes. Or il ne connaît rien au monde (…) désormais, le gouvernement doit sortir des sciences humaines, des rues et des murs de la cité, se faire physicien, émerger du contrat social, inventer un nouveau contrat naturel en redonnant au mot nature son sens originel des conditions dans lesquelles nous naissons – ou nous devons renaître». C’est en faisant sien ce basculement de la pensée dans l’appréciation de la relation hommesnature que l’astrophysicien, Hubert Reeves s’ouvre aux horizons poétiques en écrivant dans son poème : « Terre, planète bleue » : « (…) Terre, planète bleue, où une asphodèle germe dans les entrailles d\'un migrateur mort d\'épuisement sur un rocher de haute mer. (…) Terre, planète bleue, qui accomplit son quatre-milliard-cinq cent-cinquante-six-millionième tour autour d\'un Soleil qui achève sa vingt-cinquième révolution autour de la Voie Lactée. » Paul Arrighi- Historien - Toulouse , le 7 juillet 2009
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    ARRIGHI Paul
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 06:24
    Flambée de poèmes néos-romantiques
    ARRIGHI Paul / Toulouse said November 25, 2009 at 6:15 am MONSIUR l’ HIVER, TU ES LE MALVENU ! Monsieur l’ hiver tu es le malvenu, car tu nous glaces et tu nous mords, par tes froidures, à nous blessantes qui nous tiennent clos et transis. Du bel et souriant été, du mol et velouté automne, tu succèdes avec amertume emportant feuilles, fruits et plaisirs. Monsieur l’ hiver tu es le malvenu, car tu nous ploies et tu nous glaces, sous tes neiges et tes frimas qui nous tiennent en dehors des rues. La nuit noire est ta compagne et le vent glacial ton ami. Tu nous saisis dès le lever Dès que nous perçons de nos couettes Monsieur l’ hiver tu es le malvenu, Car de l’obscurité amie, tu tisses un voile de froidure et nous prives de la lumière. et de ses caresses dorées. Hiver jamais ne te pardonne la cruauté de tes effets sur toutes les vies que tu figes. aul d’ Aubin – Toulouse le 20-12-2008 Scritto da : Arrighi Paul | 19/11/2009 *** SOUVENIRS DE NOTRE TOULOUSE Cher Claude, quand tu chantais Toulouse, en son écrin Des poussières de tuiles, illuminaient nos nuits. Oh ! Ville occitane, Oh ! Marché saint Aubin Quel espoir nous avions de revenir ici. A Lille, où nous étions, nous languissions de toi, du Capitole d’or, du faubourg Bonnefoy. Lalande, Croix Daurade, un peu comme une ivresse, dans le froid de là bas, comme une promesse. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc. En l’année soixante deux, de nouveaux toulousains Avec l’accent d’Alger, vont chez “Deromedi”. Les “jeunes” d’Amouroux, tant ces nouveaux copains, mirent en la ville rose, un accent levantin. Ma mère était instit, mon père prof d’anglais ; l’arrivée des jumeaux accrut nos libertés, car bien trop occupés, par les nouveaux venus d’un contrôle allégé, les “grands ” ont obtenus. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc. Mon frère de dix ans n’avait pas son pareil Pour de notre “cité” connaître les ruelles Et dans les tranchées d’eau nous, cherchions des grenouilles des têtards, des lézards et d’autres enchantements. Je remontais, à pieds, le faubourg ” Bonnefoy”, les poches bien bourrées, des marrons de la cour. En automne, je regardais avec curiosité Le sanglier pendu, au crochet du boucher. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc. Toulouse, ce fut plus tard, le lycée Raymond Naves Ses copains et ses belles, ses amours et ses farces. On y allait à pied, ou alors en moby, Le soir, on revenait, quand le couchant faiblit. Puis, il y eut soixante-huit, qui sut avec entrain piquer notre sang chaud; de discussions sans fin, Au café ” Méribel”, les yeux brillants des filles éveillaient notre envie de les connaître mieux. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc Mais bientôt les copains, deviennent primordiaux Et Jean-Pierre et Roland, j’allais toujours chercher Soit à ” La Roseraie”, du quartier cheminot, ou bien à ” Croix-Daurade”, derrière le lycée. Quelques années après, la nuit s’ouvrit à nous, la place “Jeanne d’Arc”, la ” rue Bayard” fiévreuse ; plaisir de rencontrer, dans les bars les “hiboux” d’aller jusqu’à l’ivresse, de la nuit enjôleuse. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc. Et puis, il y eut la fac, et Jean-Pierre et Roland Dans ce ” Mirail” venté, au souffle de l’Autan au milieu du béton, plein de baraquements. Mais nous, quand nous venions, minces et chevelus des pensées de nos profs, nous nous montrions goulus. Et puis ces belles filles, aux cuissardes jolies, aux cheveux relâchés, aux coquines minis. C’était le temps d’hier, vous étions pauvres et beaux. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc Oh, mon joli Toulouse, nous dûmes te quitter, car malgré l’insouciance, il fallut bien gagner, notre vie, sans ” CAPES”, la crise entrevue. Et déjà, le chômage nous mettait dans la rue. Oh, ton marché aux puces, Oh, place saint Sernin Quand le reverrons-nous, le vermeil de tes briques ? Et tes maisons secrètes, la douceur de tes cours Quand la chaleur d’été chauffe comme un four. Oh, mon joli Toulouse, au mon beau pays d’oc. Paul Aubin ( Arrighi) *** En hommage au grand, Claude Nougaro, qui nous permit de garder, même loin des rives de la Garonne, « Toulouse en son écrin », en souvenir Aussi de nos jeunes et ardentes années si insouciantes et turbulentes … Scritto da : Arrughi Paul | 25/11/2009 Elegia ai caduti Che libertà salga dal fumo delle stoppie e lascerà il suo respiro fra noi e sul sorriso della sera canteremo ogni vittoria. Che libertà valga l’ingiuria dell’oltraggio e porterà i suoi colori fra noi e ci terrà strette le mani fino a quando sarà buio. Contro ogni potere ogni tracotanza in alto la speranza libertà! Contro ogni dolore contro ogni vendetta ogni connivenza libertà! Contro la violenza dell’indifferenza per non dimenticare mai libertà sara! Libertà sara! Élégies à ceux qui sont tombés Que la liberté s’élève de la fumée des bûchers et laisse sa forge entre nous, et sur le sourire du soir nous chanterons tous victoire. nous chanterons tous : victoire. Que la liberté l’emporte sur l’injure de l’outrage et elle portera ses couleurs parmi nous Et nous tiendrons nos mains entrelacés jusqu’à ce que tombe l’obscur. contre tout pouvoir toute arrogance l’espérance brandie haut Liberté ! contre toute douleur. contre toute vengeance toute connivence, Liberté ! contre la violence de l’indifférence pour ne jamais oublier La liberté sera ! La liberté vivra ! ________________________________________ 2 Poème écrit par le poète et chanteur italien Pippo POLLINA : poème intitulé : «Lettre à Adriana », extrait du recueil, «Les pierres de Montségur». Scritto da : Arrughi Paul | 25/11/2009 *** Elégie au jeune Docteur Catherine Soleilhavoup [1] Que tu étais vive et jolie sous les flambées très ondulées de ta chevelure rousse, comme un incendie en brousse. ardente et vive tu étais, à soigner les corps et les maux, de tes malades, un peu tes enfants, dont je crois que tu n’avais pas. dans ton cabinet « rue des soupirs », tu ravissais des vies promises à la Mort hideuse et cruelle qui se vengea de cette offense. Et pourtant ta science et ta passion resteront inoubliés de tes malades et ta photo de la belle naïade continue à nous charmer dans la salle d’attente comme un diamant très pur. Oh, jeune docteur Soleilavoup Comment se fait il que tu la vie t’ait été ôtée si tôt par l’infâme camarde, hélas, de la vie toujours victorieuse ? vielle blafarde qui hait les médecins comme autant d’obstacles à sa faux. Paul d’Aubin – Toulouse – le 15-11-2008 [1] Ce poème fut commencé le 24 -01-2009, sous le choc et la douleur du décès d’une jeune doctoresse si secourable au malade que je fus. Jamais alors je n’imaginais que, cette si jeune femme ait pu partir la première. Son décès fulgurant vient l’injustice et le chaos qui régissent le règne des maladies et l’insolent scandale des jeunes vies écourtées. *** SI JE MOURAIS DEMAIN Si je me mourais demain, Que me resterait-il ? Qu’aurais apporté ? Et qu’aurais-je créé ? Si je me mourais demain, Quel étrange chemin, En quête de bienfaits, Sans boussole donnée. Si je me mourais demain, Sans choisir mon combat Quel étrange destin ? Si je me mourais demain, Donner sens à ma vie, C’est la, un vrai dessein. Paul Arrighi Sous le pseudonyme littéraire de : Paul d’Aubin – Toulouse – le 18/01/2003. *** Elegie à la « Sposata » Comme un cheval fougeux tu chevauches les pierres de ta montagne de granit et portes jusqu’à l’horizon cette grandeur altière qui est ton sceau de chevalier. Oh, montagnes sacrées témoins de tant d’effrois et de tant d’invasions d’où les conques soufflaient leurs cris stridents de guerre pour porter loin l’alarme quand l’aigle voyait les chèvres dévaler. Oh, montagnes sacrées qui virent tant d’étés enflammer l’horizon où l’eau glacée des sources n’apaise pas les soifs de purété. Et, où les merles et les geais tiennent commun concert. Scritto da : Arrughi Paul | 25/11/2009 *** SONNET POUR FIAMMETTA LA BELLE VENITIENNE De Boccace, tu as pris la flamme, qui brille dans ses cheveux d’or. Mais jalouse, tu ne l’es pas, et nous souris si joliment. Tu es, italienne du Nord, ardente, dans es entreprises, de poésie aussi éprise. Avant tout, tu es un trésor. Fiammetta, tu es décidée, et loin des obstacles semés, tu réalises tes projets. Fiammetta, tu es romantique, Mais pas comme une Ophélie Tu es romantique dans l’action. Paul d’ Aubin (Arrighi) Scritto da : Arrughi Paul | 25/11/2009 De Boccace, tu as pris la flamme, qui brille dans ses cheveux d’or. Mais jalouse, tu ne l’es pas, et nous souris si joliment. Tu es, italienne du Nord, ardente, dans es entreprises; de poésie aussi éprise. Avant tout, tu es un trésor. Fiammetta, tu es décidée, et loin des obstacles semés, tu réalises tes projets. Fiammetta, tu es romantique, Mais pas comme une Ophélie Tu es romantique dans l’action. Paul d’ Aubin ( Arrighi ) Scritto da : Arrughi Paul | 25/11/2009 **** SONNET ¨POUR MON EPAGNEUL ANGlAIS ” NILS” De son smoking de noir vêtu, mêmes quand il court dans les rues, à un artiste de gala il semble emprunter le pas Ton ventre est blanc comme une hermine. Sur ton museau blanc, une truffe Son dos de noir tout habillé. Sur le front, il se fait doré. De « prince », il s’attire le nom Tant sa démarche est altière ; mais de « Nils », il a le surnom, Car autant qu’un jar, il est fier. Assis, il paraît méditer, Sur le monde sa vanité. De ses yeux noirs il vous regarde, Comme un reproche qui s’attarde. Quand il court, parmi les genêts, Il fend l’air comme un destrier ; Et le panache de sa queue En flottant, vous ravit les yeux. Mon épagneul est très dormeur, Et aux sofas, il fait honneur. Mais lorsque se lève le jour, A se promener, il accourt. Quand il dort, il est écureuil, mais jamais, il ne ferme l’oeil. Un léger murmure l’éveille Tant aérien est son sommeil. Il semble emprunter le pas Lorsqu’un aboiement le réveille De sa voix, il donne l’éveil. Et les chats, les chiens maraudeurs, Il met en fuite avec bonheur. Lorsque dans mes bras, il vient, Son pelage se fait calin. Et la douceur de sa vêture Lui fait une jolie voilure. Sur ma table, sa tête repose Lorsque je taquine la prose, Comme pour dire ; même par là, je veux que tu restes avec moi. Sous ma caresse, il se blottit, comme le ferait un petit. De ma tristesse, il vient à bout, tant le regard qu’il pose est doux. Paul d’ Aubin ( Paul Arrighi), Toulouse. Scritto da : Arrighi Paul | 25/11/2009 *** “TEMPS FUGITIFS” Quand le temps qui passe, est celui qui n’est plus, quand le chant qui débute est le soir qui s’endort quand nous avons hélé sans avoir de réponse. Espérance, espérance A tu gardé tes ors ? Quand le frisson parcours, les frimas revenus, quand l’automne chantant fait tournoyer les feuilles quand les pluies de retour vous font rentrer dans l’âtre Espérance, espérance Joues-tu à cache-cache ? Quand sur le sable d’or, vient clapoter la pluie. Quand l’ami se fait loin Nimbé de sa jeunesse, quand le rimmel des filles coule furtivement, Espérance, espérance Ou t’es tu endormie ? Quand sous le soir fragile, le rêve se fait voile, quand même, les ardents commencent à fléchir et que l’aurore tourne en banquise glacée, Espérance, espérance Es tu bien feu follet ? Quand la jeunesse passe sans conserver le feu, quand même un sourire, se fait mélancolie. Quand le vin est tiré sans que nous sachions boire, Espérance, espérance Es tu vaine illusion ? Quand le rêve se fane, A force de pâlir, Quand même, les discours sonnent comme squelettes et que les idéaux se font piétinements, Espérance, espérance T’es tu moquée de nous ? Paul d’ Aubin (Arrighi) – Toulouse le 15-11-2008 [1] Ce poème écrit un soir de pluie de novembre 2008, à Toulouse, est dédié à : Jean CASSOU, Mahmoud DARWICH, Robert DESNOS, Frederico GARCIA LORCA, Victor JARA, Pier Paolo PASOLINI, dont je ne vécus trop jeune pour connaître aucun d’entre-deux, mais qui ont accompagné mes engagements et dont je ne sais si les œillets, les coquelicots, les roses ou les olives sauront refleurir une “saison dorée”, fût-ce fugacement, et pour d’autres. Scritto da : Arrighi Paul | 25/11/2009
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    Arrighi
    Lundi 18 Janvier 2010 à 06:55
    Traduction de la chanson-poéme de Pippo Pollina : Le jour du Faucon
    Il giorno del falco De Pippo Pollina Lingue: Italiano, Spagnolo- 1998 Una delle più belle e celebrate canzoni di Pippo Pollina, dall'album omonimo. Una canzone che racconta il giorno del golpe fascista cileno, l'11 settembre 1973, che il cantautore siciliano ha eseguito anche assieme agli Inti-Illimani. Una canzone che parla di Victor Jara. (Riccardo Venturi) E venne il giorno del falco Una mattina di settembre Spalancarono il giorno Ne squartarono il ventre E venne scivolando a valle Alle porte di Santiago Con gli artigli del fuoco E con gli occhi del drago E tua moglie implorando All`ambasciata in preda ai venti: "Datemi un segno di speranza In questo nido di serpenti" E sul far della sera Spensero i fuochi nello stadio "Datemi un fiore per non morire" E una bandiera per morire E venne il giorno del falco Sotto l`artiglieria dei traditori al soldo Di un padrone di polizia E venne scivolando a valle Sulle piazze e sulla Moneda Mentre Victor cantava Vide il falco sulla preda "Io non canto per cantar Non per aver una bella voce" Gridavi al popolo in catene Per alleviarne le pene "Canto per la chitarra che ha ragione e sentimento" mentre le lame dei coltelli sibilavano nel vento. "Yo no canto por cantar ni por tener buena voz canto porque la guitarra tiene sentido y razón." (inviata da Riccardo Venturi) *** Le jour du faucon Et puis vint le jour du faucon par un matin de septembre, le jour éclatait de feu à s’en éclater les yeux Et vinrent, en fondant sur la vallée aux portes de Santiago, avec les griffes de feu et aussi les yeux du dragon alors que ma femme en implorant à l’ambassade en proie aux fugitifs « Donnez-moi un signe d’espoir dans cette nuit de serpents » et à la tombée du soir Ils firent feu dans le stade « Donnez-moi une fleur pour survivre » Et un drapeau pour mourir. Et puis vint le jour du faucon Sous la mitraille, des traitres à leur solde d’un chef de la police par un matin de septembre sur les places et sur la « Moneda » pendant que Victor chantait il vit fondre le faucon sur la proie «Je ne chante pas pour chanter ni pour retentir ma voix » vous criant le peuple dans en chaines ni pour lui enlever ses plumes « Je chante pour la guitare qui a raison et passion » pendant que les lames des couteaux s’aiguisent dans le vent «Je ne chante pas pour chanter ni pour déployer ma voix je chante parce que la guitare Souffle passion et raison. » Traduction – Paul Arrighi – Toulouse le mardi 12 – 01- 2010 Una des plus belles chansons chantée par Pippo Pollina, extraite de l’album «Homonyme». Une chanson qui raconte le jour du coup d’état fasciste au chili, le 11 septembre 1973, que le chanteur sicilien interprète avec le groupe musical, Inti-Illimani. Une chanson qui parle aussi du chanteur chilien assassiné, Victor Jara.
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    Arrighi Paul
    Samedi 27 Mars 2010 à 21:38
    Devinettes sur notre village d’hier et d’aujourd’hui en Corse
    Devinettes sur notre village d’hier et d’aujourd’hui en Corse Je ne nommerais pas le village de Corse d’où est issue ma famille paternelle, mais je vous donnerais, en guise de sésame, quelques indications pour que vous puissiez retisser le « fil du Minotaure» qui mène à la sortie de tout labyrinthe et tient l’Esprit en éveil. Trois particularités le caractérisent; sa hauteur, sa luminosité et son éloignement. Ces trois propriétés ne sont point seulement géographiques mais font bénéficier ce lieu de ces trois vertus: le regard méditatif, la finesse d’esprit et le sens de la solidarité. * Son altitude, s’étage entre 650 et 750 mètres et se drape dans une vêture de châtaigniers. L’eau y coule, rafraîchissante, provenant de quelques sources et ruisseaux. Ici, grâce à cette eau et à la densité des arbres, le vert et la fraîcheur persistent, au moins jusqu’à la mi-août, les années où le surcroit de soleil et de chaleur ne font pas rougeoier, plus tôt, le maquis et les feuilles. Ses atours se parent des chatoiements de doré et du roux des feuillages brulés. Le mélange des verts laisse alors la place aux couleurs de renard roux et le maquis se transforme en tapis de couleurs, pour fêtes automnales, alors que les sangliers courent et fuient dans les bois. En été, la fraîcheur préservée, alors même que le soleil flamboie et brûle est un vrai bienfait pour l’Ajaccien qui quitte son labeur ou pour celle ou celui qui vient de plus loin retrouver ses racines, en quête de repos et souvent de paix de l’esprit. Cette fraîcheur permet d’éviter la torpeur qui paralyse les corps et les projets. L’altitude favorise la vivacité des corps, de l’esprit et échauffe parfois les propos, comme le chaud alcool de myrtes. * De son altitude, découle la propension de ses habitants à voir les êtres et les choses avec hauteur et leur goût de contempler les cieux et les constellations. Rappelons-nous que les astronomes et philosophes grecs commencèrent à scruter les étoiles et aiguiser leurs premiers «concepts» à partir, des hauteurs marines, du surplomb des rochers, avant même de disposer des outils efficaces pour l’astronomie. C’est à partir de points d’observations analogues et d’un même ciel étoilé que bergers, marins et montagnards, apprirent à scruter les mêmes immensités étoilées et à philosopher sans souvent connaître les réservoirs de savoir des bibliothèques. Ils y trouvèrent aussi des fils d’interprétation pour mieux apprivoiser les joies et les souffrances des hommes. En effet, n’est-il pas à portée des hommes les plus simples que d’éprouver les sentiments de la grandeur et du sacré de l’être, parcelle d’un univers qui nous échappe encore et pour longtemps encore ? Du haut des rochers de granits escarpés ou des châtaigniers mystérieux, il n’est pas de grandeur autre que celle de l’esprit humain, de la nature et du grand mystère de l’Univers. Aussi ne m’étonnerait-il point que notre village ne se fut avéré propice au culte de quelque très ancienne religion solaire. * La luminosité est la seconde caractéristique de notre village, situé face aux pics qui déchiquettent l’horizon, surplombé par la «Sposata», femme fugitive restée pétrifiée sur son «cheval de pierre». En effet, ici, la vue est presque transparente et porte haut et loin. Lumineuse dans son intensité, la vue, du haut des pics et des cimes présentait l’avantage de voir approcher les vagues successives d’envahisseurs et de se réfugier, si l’on ne pouvait envisager de lutter ou de vaincre, au cœur des forêts et de la «macchia» protectrices. En bas de la montagne, le «Liamone» serpente. Ce torrent tumultueux paraît si étroit et semble un simple fil d’eau, vu d’en haut. Toutefois, il a paru bien redoutable aux anciens, qui se souviennent de ses crues, funestes aux imprudents noyés. Ils l’avaient nommé « Fiume Grossu». Plus haut encore, planent les rares aigles et autres oiseaux de proie, surveillant leur domaine de pics et de montagnes et narguant les renards qui rôdent autours des bergeries. C’est cette transparence de l’air qui favorise l’acuité du regard et paraît donner une incitation, comme l’éclair de deux silex frottés, à la perspicacité et à l’acuité de la pensée. C’est aussi, peut être grâce à cette luminosité et à cette transparence que les peuples de la montagne sont, plus que d’autres, libres et indomptables. Nulle vérité révélée, nulle imposture idéelle ne saurait durablement altérer durablement la justesse de leur goût profond pour la liberté. Une opinion, un jugement se fondent ici, autant sur la contemplation du ciel étoilé et de la marche des astres, véritable école de sagesse et de philosophie pratique, que sur les opinions et les mots trompeurs des doctes, des habiles et des rhéteurs. * La troisième caractéristique de notre village de pierres, est curieusement l’éloignement. Pourtant, il n’est situé qu’à vingt-cinq, peut être trente kilomètres de la mer et à moins de soixante d’Ajacciu. Cependant un univers paraît séparer les modes de vie et les rythmes de vie qui se sont emparés des villes. Ici, nous pouvons renouer avec la continuité de la chaîne des temps et des familles soudées face au défilement des saisons et à l’expression de besoins vitaux. Aux cris des coqs qui ouvrent tôt la journée succèdent, le soir, les aboiements plaintifs des chiens qu’apeure la nuit qui tombe et qui se mettent à hurler à la lune. La seule fissure, dans cet éloignement plus temporel que géographique, dans cette distance gardée face aux «folies du Monde» qui s’agite et tournoie, est constituée par les téléviseurs, leurs antennes satellites ainsi que par l’arrivée des voitures lors des fêtes et des vacances d’été qui rompt une apparente immobilité. L’autre fracture dans cette continuité du fil des «travaux et des jours» est apportée par le téléphone et désormais le téléphone portable dont la réception s’améliore après avoir été bien précaire et seulement audible à la croix du «calvaire», qui vit tant d’amoureux et de promeneurs de s’y rendre et quelquefois lorsque la chance leur riait, de s’y aimer. Sans ces trois brèches, les communications entre les univers distincts seraient plus que rares et feraient apparaître l’entité de notre village et le monde des villes comme deux planètes séparées dont, malheureusement, la plus sage et la plus durable des deux s’étiole, hors l’été, faute de l’aptitude de l’homme contemporain, ce «nomade stressé», à supporter le poids d’une solitude qui le contraindrait à un examen de conscience, à l’impitoyable jeu du miroir et à la pratique ritualisée d’une sagesse immémoriale, qui demeure finalement perdue par nos contemporains, plus souvent, en quête de paraître que d’être . Aussi, cet éloignement métaphysique, que notre village peut maintenir, comme instinctivement, face à la course épuisante et sans fin de la civilisation urbaine, s’élargit en qualité morale des êtres. Ce n’est pas seulement une distance de protection, un «refuge moral» qui sont conservés face à la «ville-aimant». C’est aussi un autre «tempo» d’une très ancienne civilisation où les valeurs actives de la solidarité pouvaient s’exprimer sans ostentation parce qu’elles étaient, tout simplement, vitales et procédaient d’un sentiment profond de commune parenté devant les bonheurs et les malheurs. Notre village, luit encore comme un fanal, mais pour combien de temps encore, une communauté soudée par la fragilité des femmes et des hommes face à l’immobilité hiératique du granit et les colères furieuses des saisons. C’était pour lui, comme dans chaque «piève», une démocratie mêlée de proximité et de simplicité. C’était aussi le Monde que connurent Homère et Ulysse, le cœur d’un «monde Méditerranéen» avec ses valeurs longuement mûries par une histoire tumultueuse, faite d’honneur, de grandeur et du sentiment tragique de la vie. Paul Arrighi. Mai 2010 *** Écrit dans la maison familiale de la «Casalonga» dans notre village dont, chers visiteurs, vous aurez peut être, s’il vous plaît, et en avez la curiosité de chercher le nom et d’y séjourner en respectant ses habitants. Ce texte pleinement ressenti est dédié à mon père André, Poète Corse tout particulièrement de ces lieux baignés de magie et de soleil.
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    Arrighi
    Lundi 12 Avril 2010 à 18:50
    «Omatge a Tolosa», dédiéé à Claude NOUGARO
    «Omatge a Tolosa», imparfaite, présent, futur «Ont es, los sap plan dire, Tolosa los mots de la révolta dins la joveneçatrevadoira de Garona que desplegat» Extrait du poème : «poème : «Tolosa melhorament» Ecrit par Christian Saint–Paul. Dame Clémence Isaure par Jules Joseph Lefebvre Oh, Toulouse, ta brique, enchante nos façades mais l’été, ton soleil, nous brûle tellement, que seuls, en tes ruelles, trouvons havres de paix et cherchons vainement, fontaines ruisselantes. Cependant ton doré semble plus or que cuivre, et Saint Sernin flamboie en sa place dressée. Oh, Toulouse, pourquoi le pieux Saturnin Alla t’il provoquer les dévots de Mithra ? qui le lui firent cruellement payer, en l’attachant à la queue du taureau, rendu furieux, qui tira la victime pantelante en Matabiau, hors les murs. Saturnin fut honoré du nom de Saint-Sernin. Oh, Toulouse, cité des chevaliers « Faydits», qui surent firent front aux prétendus «croisés» et fut si tolérante, aux «bons hommes» traqués. Où le cruel, Montfort reçut la pierre au front qui mit fin aux sièges, aux rapines et au martyr du peuple Occitan et de son Gai Saber. Oh, Toulouse, cité ville des trois ponts, tu mis des siècles à dompter la Garonne en furie, qui plusieurs fois fit un sort à tes arches, et inonda les terres avoisinantes. Garonne ne fut apprivoisée que par digues posées, Et ta navigation malaisée interdit à tes fils la vocation marine. Oh, Toulouse, dont le pastel fit l’or et embellit la ville. Aux temps de renaissance, tes champs dorés fleurirent et apportèrent en ville, richesses inconnues. Et monsieur de Bernuy, Nicolas Bachelier, ciselèrent la pierre de tes hôtels pour honorer les belles, Clémence Isaure et aussi «Belle Paule», dame de Fontenille. - Oh, Toulouse, fameuse ville de «fin amor» Ici tes troubadours mirent l’ esprit en feu, et de nos belles dames firent Reines de cœur. Ce fut, Peire Vidal, fantaisiste et rêveur, de peau de loup vêtu pour entrer chez sa belle. Et Guilhem Figueira prompt à la polémique qui, dans ses «sirventes». ferrailla contre Rome bien avant d’Aubigné. Oh, Toulouse, hélas, qui ne sut pas choisir, Parti de tolérance, chassa les «huguenots», vit périr périr Duranti et se couvrit de honte quand au «temps des lumières», Calas y fut roué de par l’arrêt rendu par huit des conseillers, auxquels le vieux Voltaire fit honte à jamais. Oh, Toulouse, qui sut suivre les vents nouveaux, fit se lever en son sein, un peuple patriote. D’un fils de boulanger, fit Général Dupuy, Son club des jacobins dansant la Carmagnole, sut veiller, à la fois, aux frontières envahies, et du camp de Jales fit cesser les menées. Oh, Toulouse, ville de petits boutiquiers, d’artisans, de jardins, poussant drus aux «Minimes», Tu vis, le grand Jaurès, enseigner à «Marsan», et de sa voix puissante pareille au vent d’autan dénoncer le sort fait à nos ouvriers et dresser ses grands bras, face aux nuées de guerre. Oh, Toulouse, des années d’entre-guerres, tu vis s’élever haut, dans ton ciel, les avions, de l’aéropostale, et Mermoz et Daurat. Puis, dès juillet 36, le drame espagnol, te fis blessure au cœur, du Peuple abandonné et devenir plus tard la «ville rouge et noir». Oh, Toulouse, jamais l’on ne sut t’occuper, et c’est dans tes cafés, dans tes imprimeries, que de tous jeunes gens tissaient furtivement avec leurs tracts en main, l’esprit qui se libère. vers la fin Raymond Naves, Verdier nommé « Forain » furent assassinés; mais leur esprit survit. Paul d’ Aubin ( Arrighi) avril 2010
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    Arrighi
    Lundi 12 Avril 2010 à 18:51
    «Omatge a Tolosa», dédiéé à Claude NOUGARO
    «Omatge a Tolosa», imparfaite, présent, futur «Ont es, los sap plan dire, Tolosa los mots de la révolta dins la joveneçatrevadoira de Garona que desplegat» Extrait du poème : «poème : «Tolosa melhorament» Ecrit par Christian Saint–Paul. Dame Clémence Isaure par Jules Joseph Lefebvre Oh, Toulouse, ta brique, enchante nos façades mais l’été, ton soleil, nous brûle tellement, que seuls, en tes ruelles, trouvons havres de paix et cherchons vainement, fontaines ruisselantes. Cependant ton doré semble plus or que cuivre, et Saint Sernin flamboie en sa place dressée. Oh, Toulouse, pourquoi le pieux Saturnin Alla t’il provoquer les dévots de Mithra ? qui le lui firent cruellement payer, en l’attachant à la queue du taureau, rendu furieux, qui tira la victime pantelante en Matabiau, hors les murs. Saturnin fut honoré du nom de Saint-Sernin. Oh, Toulouse, cité des chevaliers « Faydits», qui surent firent front aux prétendus «croisés» et fut si tolérante, aux «bons hommes» traqués. Où le cruel, Montfort reçut la pierre au front qui mit fin aux sièges, aux rapines et au martyr du peuple Occitan et de son Gai Saber. Oh, Toulouse, cité ville des trois ponts, tu mis des siècles à dompter la Garonne en furie, qui plusieurs fois fit un sort à tes arches, et inonda les terres avoisinantes. Garonne ne fut apprivoisée que par digues posées, Et ta navigation malaisée interdit à tes fils la vocation marine. Oh, Toulouse, dont le pastel fit l’or et embellit la ville. Aux temps de renaissance, tes champs dorés fleurirent et apportèrent en ville, richesses inconnues. Et monsieur de Bernuy, Nicolas Bachelier, ciselèrent la pierre de tes hôtels pour honorer les belles, Clémence Isaure et aussi «Belle Paule», dame de Fontenille. - Oh, Toulouse, fameuse ville de «fin amor» Ici tes troubadours mirent l’ esprit en feu, et de nos belles dames firent Reines de cœur. Ce fut, Peire Vidal, fantaisiste et rêveur, de peau de loup vêtu pour entrer chez sa belle. Et Guilhem Figueira prompt à la polémique qui, dans ses «sirventes». ferrailla contre Rome bien avant d’Aubigné. Oh, Toulouse, hélas, qui ne sut pas choisir, Parti de tolérance, chassa les «huguenots», vit périr périr Duranti et se couvrit de honte quand au «temps des lumières», Calas y fut roué de par l’arrêt rendu par huit des conseillers, auxquels le vieux Voltaire fit honte à jamais. Oh, Toulouse, qui sut suivre les vents nouveaux, fit se lever en son sein, un peuple patriote. D’un fils de boulanger, fit Général Dupuy, Son club des jacobins dansant la Carmagnole, sut veiller, à la fois, aux frontières envahies, et du camp de Jales fit cesser les menées. Oh, Toulouse, ville de petits boutiquiers, d’artisans, de jardins, poussant drus aux «Minimes», Tu vis, le grand Jaurès, enseigner à «Marsan», et de sa voix puissante pareille au vent d’autan dénoncer le sort fait à nos ouvriers et dresser ses grands bras, face aux nuées de guerre. Oh, Toulouse, des années d’entre-guerres, tu vis s’élever haut, dans ton ciel, les avions, de l’aéropostale, et Mermoz et Daurat. Puis, dès juillet 36, le drame espagnol, te fis blessure au cœur, du Peuple abandonné et devenir plus tard la «ville rouge et noir». Oh, Toulouse, jamais l’on ne sut t’occuper, et c’est dans tes cafés, dans tes imprimeries, que de tous jeunes gens tissaient furtivement avec leurs tracts en main, l’esprit qui se libère. vers la fin Raymond Naves, Verdier nommé « Forain » furent assassinés; mais leur esprit survit. Paul d’ Aubin ( Arrighi) avril 2010
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    Paul d'Aubin
    Samedi 5 Juin 2010 à 14:28
    Liberté Egalité Fraternité ! Le vrai triptyque Républicain.
    Liberté Egalité Fraternité ! Le vrai triptyque Républicain. En hommage à nos ancêtres qui surent être ambitieux et fonder un triptyque toujours primordial, jamais accompli ni vraiment réalisé. LIBERTE ! Frêle comme doigts d’enfants, Plus précieuse qu’un diamant, Ton seul parfum nous enivre et comme, un bon vin, nous grise. Tu es hymne à la vie Qui fait lever des envies. Tu suscite des passions, Libère des émotions. Tu fus conquise de haute lutte Par nos ancêtres en tumulte. Ils nous donnèrent pour mission d’en multiplier les brandons. A trop de Peuples, elle fait défaut, Mais ne supporte aucun bâillon car si l’être vit bien de pain, Il veut aussi choisir son chemin. Si tous les pouvoirs la craignent, Ma, si belle, tu charmes et envoute, mets les tyrans en déroute, sœur de Marianne la belle. Paul d’Aubin / Toulouse / le 1er-05-2010 ________________________________________ EGALITE ! Elle fut la devise d’Athènes, et révérée par les Romains. Elle naquit en 89, avec la liberté du Peuple, est fille de Révolution. Elle abolit les distinctions Séparant les êtres sans raison. Ouvre la voie à tous talents Sans s’encombrer de parchemins. C’est un alcool enivrant que l’égalité des droits. C’est aussi une promesse de secourir celui qui choit. Si l’égalité fait tant peur, c’est que son regard de lynx perce les supercheries et voit les hommes tels qu’ils sont. Paul d’Aubin / Toulouse / le 1er -05-2010 FRATERNITE ! Elle coule, coule comme le miel, Nectar de la ruche humaine. Elle sait embellir nos vies, Et faire reculer la grisaille, Du calcul, froid et égoïste. Dans la devise Républicaine Elle tient la baguette de l’orchestre. Comme un peintre inspiré, elle met, sur la toile, vif et vermillon. Elle nous incite à l’humanisme. Elle est petite fille de 89, fille de quarante –huit Mais sut renaître en 68. Elle est crainte par les puissants, Qui n’ont jamais connu qu’argent, C’est pourtant une essence rare. Dans les temps durs, elle se cache, mais vient ouvrir la porte Au Résistant pourchassé. Elle n’hésite pas aujourd’hui à secourir un «sans papier» Sa sœur est générosité. Elle est la valeur suprême, qui rend possible le «vivre ensemble» Et permet même au solitaire De faire battre un cœur solidaire. La fraternité reste la vraie conquête de l’humain. Paul d’Aubin / Toulouse/le 1er-05-2010
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    Paul d\'Aubin
    Samedi 5 Juin 2010 à 14:29
    Liberté Egalité Fraternité ! Le vrai triptyque Républicain.
    Liberté Egalité Fraternité ! Le vrai triptyque Républicain. En hommage à nos ancêtres qui surent être ambitieux et fonder un triptyque toujours primordial, jamais accompli ni vraiment réalisé. LIBERTE ! Frêle comme doigts d’enfants, Plus précieuse qu’un diamant, Ton seul parfum nous enivre et comme, un bon vin, nous grise. Tu es hymne à la vie Qui fait lever des envies. Tu suscite des passions, Libère des émotions. Tu fus conquise de haute lutte Par nos ancêtres en tumulte. Ils nous donnèrent pour mission d’en multiplier les brandons. A trop de Peuples, elle fait défaut, Mais ne supporte aucun bâillon car si l’être vit bien de pain, Il veut aussi choisir son chemin. Si tous les pouvoirs la craignent, Ma, si belle, tu charmes et envoute, mets les tyrans en déroute, sœur de Marianne la belle. Paul d’Aubin / Toulouse / le 1er-05-2010 ________________________________________ EGALITE ! Elle fut la devise d’Athènes, et révérée par les Romains. Elle naquit en 89, avec la liberté du Peuple, est fille de Révolution. Elle abolit les distinctions Séparant les êtres sans raison. Ouvre la voie à tous talents Sans s’encombrer de parchemins. C’est un alcool enivrant que l’égalité des droits. C’est aussi une promesse de secourir celui qui choit. Si l’égalité fait tant peur, c’est que son regard de lynx perce les supercheries et voit les hommes tels qu’ils sont. Paul d’Aubin / Toulouse / le 1er -05-2010 FRATERNITE ! Elle coule, coule comme le miel, Nectar de la ruche humaine. Elle sait embellir nos vies, Et faire reculer la grisaille, Du calcul, froid et égoïste. Dans la devise Républicaine Elle tient la baguette de l’orchestre. Comme un peintre inspiré, elle met, sur la toile, vif et vermillon. Elle nous incite à l’humanisme. Elle est petite fille de 89, fille de quarante –huit Mais sut renaître en 68. Elle est crainte par les puissants, Qui n’ont jamais connu qu’argent, C’est pourtant une essence rare. Dans les temps durs, elle se cache, mais vient ouvrir la porte Au Résistant pourchassé. Elle n’hésite pas aujourd’hui à secourir un «sans papier» Sa sœur est générosité. Elle est la valeur suprême, qui rend possible le «vivre ensemble» Et permet même au solitaire De faire battre un cœur solidaire. La fraternité reste la vraie conquête de l’humain. Paul d’Aubin / Toulouse/le 1er-05-2010
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    Paul d'Aubin
    Samedi 5 Juin 2010 à 14:33
    Radio Matin 2010
    Radio Matin 2010 Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas vont pas bien Il paraît que les Grecs auraient abusé, Des subventions de l'Europe se seraient gavées. Et, qu’horrible angoisse, Picsou craint de ne point être remboursé. Mais où va-t-on, si les créanciers rechignent à payer leur dus ? Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Les banques aussitôt sortis du coma, ont sur le déficit des Etats créés un grand branle-bas Et se sont mises comme l’usurier Shylock A provoquer de grands entrechocs. Tu écoutes la radio du matin Il parait que les «marchés» ont le bourdon Car les européens du sud auraient croqué tout le pognon. Les marchés en perdent leur latin De voir la dolce Vita des italiens. Quant à l’Espagne n’en parlons même pas ! C’est certainement la faute de la sangria. Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Il va falloir travailler plus longtemps, Il paraît que nous vivons trop longtemps Pourtant nous sommes bien loin de tous atteindre cent-ans, Et préférerions disposer librement de notre temps. Tu écoutes encore la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Un tanker s’est est échoué Laissant le pétrole s'écouler, qui sera difficilement colmaté et tue mouettes et cormorans. Tu n'écoutes écoutes plus la radio du matin et la télévision encore moins. Car toutes ces nouvelles te rendaient zinzin. Tu n’es plus sûr du tout de la vérité dans ce tam-tam sonore et tu es consterné par sa vision étriquée de l’humain Au lieu de nous s’interroger sur : quels seront les métiers de nos jeunes ? quand y aura-t-il la démocratie et des syndicats libres en Chine ? quelle vie est faite et quelle éducation sexuelle est donnée aux femmes d’Afrique ? et comment redonner pour le plus grand nombre au progrès un contenu pour demain ? Paul d’Aubin, Toulouse le 03-06-2010
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    Paul d'Aubin
    Mardi 15 Juin 2010 à 15:19
    Château triste
    Château triste La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme l’écume de la mer, La vie est passée comme le son du corps de chasse La vie est passée comme l’on se perd aux bois aux loups. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme une rumeur qui court, La vie est passée comme des pas trop pressés La vie est passée comme un sourire aux lèvres. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme un horizon qui s’enfuit, La vie est passée comme la musique violone La vie est passée comme passe la nostalgie. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme le chapelet s’égrène, La vie est passée comme une photo jaunit La vie est passée comme du pur diamant. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme une cavalcade, La vie est passée comme un incendie en prairies La vie est passée entre séismes et ouragans. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme la sève des arbres, La vie est passée comme l’élixir des ans La vie est passée comme nos rêves errants. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme un horizon qui s’éloigne, La vie est passée comme la musique violone La vie est passée comme l’élixir des ans. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme rêves de gloire, La vie est passée comme caresse de printemps La vie est passée comme la feuille d’automne. La vie a passé comme un château triste. La vie est passée comme l’on oublie de vivre, La vie est passée comme nous nous sommes passés La vie est passée comme vous vivrez après. Paul d’Aubin
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    Paul d'Aubin
    Mardi 15 Juin 2010 à 15:21
    Madame la camarde
    Madame la camarde Madame la camarde, ne soyez pas si empressée, de venir faire vos emplettes parmi celles et ceux que nous aimons. la vie est suffisamment courte, pour que vous ne veniez en cueillir le fruit avant l'heure. Madame la camarde, Personne ne vous a invité, à trouver place aux noces de la vie. Vous n'êtes pas parmi nous bienvenue et diantre avons assez de soucis pour butiner à nos tâches qui sont parfois nos souffrances sans vous demander ni hâte ni secours. Madame la camarde, Vous êtes bien vilaine et empressée de cheminer en curieux attelage, parfois vous avez recours à votre soeur, dame vieillesse et parfois même, à la guerre qui vient prendre les vies, plus tôt à ceux qui croient ainsi régler de mauvaises querelles. Paul d’Aubin - Toulouse -
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    Paul d'Aubin
    Mercredi 16 Juin 2010 à 08:13
    adresse
    Paul d'Aubin peut être joint à l'adresse courriel suivante : paul.arrighi@bbox.fr Bien à vous et vive la poésie ! Paul
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    Paul d'Aubin
    Jeudi 24 Juin 2010 à 09:56
    Toulouse, rouge et noir.
    «TOULOUSE ROUGE ET NOIR», Toulouse généreuse, même dans ses colères son peuple remuant à l’esprit échauffé. Toulouse la rebelle, qui jamais ne se rends aux chefs venus d’ailleurs s’ils portent le malheur. Toulouse, ville d’Oc, en tout temps méfiante des chevaliers du Nord et des chefs de Paris, qui donna protection aux cathares en fuite. et mit son sort en jeu en jeu, pour «libertat» défendre. Toulouse Raymondine et ses fiers troubadours qui aiment «belles dames» parées de leurs atours. Ils chantent «fin amor». Toulouse la subtile avec ses jeux floraux. Qui su lier l’amour avec le «gai saber.» Toulouse, fleuve d’or, pont neuf et pont jumeaux s’efforçant de dompter la fougueuse cavale de ce fleuve Garonne, aux colères subites tourbillonnant ensemble les eaux et les galets, Inondant la prairie des filtres et les quais de Tounis Pourtant ta Garonette endiguée et comblée nous manque désormais. Toulouse la charmeuse, des rires de ses filles dont les longs cheveux noirs et les regards de feu. Parfois leurs jupes soulevées par l’autan malicieux sont bien plus qu’une invite, aux tendres jeux d’amour. Toulouse, ta jeunesse aux tumultes de feu qui montre son plaisir » de quereller le guet Et narguer le gendarme d’un rire bon enfant et de maints canulars rend la vie légère. Toulouse, tes cafés le Bibent, Florida, ou beaucoup se pavanent, encor plus qu’ils ne boivent. Et quand la nuit s’en vient, ses étudiants fêtards «Tchatchent» jusqu’au matin. pour séduire les belles. Toulouse «rue saint Rome», Ou les coquettes chinent, caressent les étoffes froufroutent en cabine se mirent en miroirs et se ruinent en robes et en dessous coquins , en craquant pour nous plaire. Toulouse «Bonnefoy», et ses bars ouvriers où l’âpre insolence et le verbe emporté font tournoyer l’espoir de lendemains meilleurs. Toulouse quand tu dînes, tu cries et vocifère. Toulouse «Croix Daurade», avec ses maraîchers cultivant leurs laitues et des tomates d’or. Véritable jardin au pourtour de la ville son église de brique et son lycée de flammes . Toulouse, Résistance qui sut, insaisissable faire refuge à Trentin et du savant Vernant, faire un chef de guerre Toulouse du noble esprit A la pensée ardente qu’illustra Raymond-Naves . Toulouse soixante-huit et sa rage de vivre, sa jeunesse piaffant comme le vent d’autan. . Toulouse la rebelle, Toulouse étudiante, et son «quartier saint pierre» aux chahuts, tard, la nuit. Toulouse généreuse Même dans ses colères son peuple remuant A l’esprit échauffé. Toulouse la rebelle, qui jamais ne se rends aux chefs venus d’ailleurs s’ils portent le malheur. Paul d’ Aubin Le 21 juin 2010
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    Arrighi Paul
    Mardi 29 Juin 2010 à 15:06
    La Terre promise ( Traduction de Giuseppe d'Ungaretti
    La Terra promesa Quel nonnulla di sabbia che trascorre Dalla clessidra muto e va posandosi, E, fugaci, le impronte sul carnato, Sul carnato che muore, d'una nube... Poi mano che rovescia la clessidra, Il ritorno per muoversi, di sabbia, Il farsi argentea tacito di nube Ai primi brevi lividi dell'alba... La mano in ombra la clessidra volse, E, di sabbia, il nonnulla che trascorre Silente, è unica cosa che ormai s'oda E, essendo udita, in buio non scompaia. De Giuseppe Ungaretti La Terre promise Ce rien de sable qui virevolte coule du sablier puis se pose, en fuyant, les empreintes de la chair, sur le corps mourant d'un nuage ... Et puis la main qui retourne le sablier, se retournant pour en extraire du sable, se faisant argentée et teintée de nuages, aux premières lueurs blêmes de l'aube… Dansl'horloge de l'ombretournel'aiguille, de sable, de cerien quimurmure dans cesilence qui est désormaisl'unique parole audible pouvant être entendue, tant quele noir subsiste. Traduit par Paul Arrighi de Giuseppe Ungaretti.
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    Arrighi Paul
    Mardi 29 Juin 2010 à 15:12
    Sonnet pour mon épagneul anglais, Nils
    Sonnet pour mon épagneul anglais, Nils De son smoking de noir vêtu, mêmes quand il court dans les rues, à un artiste de gala il semble emprunter le pas Ton ventre est blanc comme une hermine. Sur ton museau blanc, une truffe Son dos de noir tout habillé. Sur le front, il se fait doré. De « prince », il s’attire le nom Tant sa démarche est altière ; mais de « Nils », il a le surnom, Car autant qu’un jar, il est fier. Assis, il paraît méditer, Sur le monde sa vanité. De ses yeux noirs il vous regarde, Comme un reproche qui s’attarde. Quand il court, parmi les genêts, Il fend l’air comme un destrier ; Et le panache de sa queue En flottant, vous ravit les yeux. Mon épagneul est très dormeur, Et aux sofas, il fait honneur. Mais lorsque se lève le jour, A se promener, il accourt. Quand il dort, il est écureuil, mais jamais, il ne ferme l’oeil. Un léger murmure l’éveille Tant aérien est son sommeil. Il semble emprunter le pas Lorsqu’un aboiement le réveille De sa voix, il donne l’éveil. Et les chats, les chiens maraudeurs, Il met en fuite avec bonheur. Lorsque dans mes bras, il vient, Son pelage se fait calin. Et la douceur de sa vêture Lui fait une jolie voilure. Sur ma table, sa tête repose Lorsque je taquine la prose, Comme pour dire ; même par là, je veux que tu restes avec moi. Sous ma caresse, il se blottit, comme le ferait un petit. De ma tristesse, il vient à bout, tant le regard qu’il pose est doux. Paul Arrighi, Toulouse.
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    Arrighi Paul
    Jeudi 1er Juillet 2010 à 13:29
    "La Retirada " ( 1939)
    La Retirada Ils avaient fui, comme l’on pleure, Prenant pour bâton leur fusil, Sur les routes de Catalogne Le «desdichao» s’était levé, noir emblème de la défaite. et les bombes jetées des avions qui faisaient tant peur aux enfants Toi, Peuple fuyant le malheur A quoi rêvais en ces jours de défaite ? Certains emportaient des valises, si difficiles à porter, souvenirs de la vie ancienne d’autres n’avaient que des photos des amours qu’ils laissaient derrière et puis ils ne savaient rien de leur sort Comment seraient t’ils accueillis Par les soldats à la frontière ? Il y avait les combattants, Qui savaient qu’il fallait partir Pour échapper à la revanche Et puis il y avait le Peuple Catalan Dans sa longue patience Qui suivait ses défenseurs Comment aurions nous pu rester Quand flamboient bûchers et fusillades . Et la faim qui depuis longtemps, Les tenaillait avec ses crampes . Ils cherchaient partout A manger un œuf, un bout de chorizo Ou même ou même un bout de galette Parfois ils trouvaient du gibier. Comment se défendre sans force Quand , armes et pain, leur font défaut. Certains passaient par les sentiers escarpés des Pyrénées La plupart arrivaient à «Port Bou» et ils devaient rendre les armes, ces combattants de l’avenir Qui n’avaient qu’un temps d’avance et ne savaient rien de leur sort Comment seraient t’ils accueillis Par les soldats à la frontière? Juste avant d’arriver en France Ils jetèrent un dernier regard Sur l’étendue des Pyrénées Et les sierras ocres au loin. Ils se remplirent de senteurs d’oliviers, de fleurs d’oranger. Ils avaient tant laissé derrière Qu’ils se sentaient nus, dépouillés de toute protection humaine. Ils rendirent armes, sans mot, dire, en masquant des larmes furtives, du sentiment d’avoir perdu. Et leur poings levés haut, à gauche était comme un dernier adieu à la terre de leurs amours, et à l’honneur de ceux d’entre eux, qui étaient tombés à Jarama ou noyés en franchissant l’Ebre. Ils furent placés dans des camps, sans chauffage et face à la mer car beaucoup avaient peur des «Rojos» et des nouvelles qu’ils portaient : faiblesse des démocraties et fureur des guerres partout Ils savaient ce que vivre veut dire Et Machado sut qu’il mourrait. Paul d’Aubin- Toulouse – Juillet -2010
    18
    Arrighi Paul
    Jeudi 22 Juillet 2010 à 00:14
    Réponse à Charles Juliette
    Cher monsieur c'est avec u grand plaisir que j'aurias la curiosité de correspondre avec vous . Mon adresse mail est : paul.arrighi@bbox.fr
    19
    Arrighi Paul
    Samedi 24 Juillet 2010 à 19:04
    Mikis Theodorakis : Toi, l’aigle, chef d’orchestre, poéme en l'honneur de MIkis THEODORAKIS
    Toi, l’aigle, chef d’orchestre, Toi chef d’orchestre oiseau, comme un aigle royal tu surplombes la scène, et fait en magicien sourdre de ta baguette des hymnes libertés Oh, Mikis un tonnerre Est passé dans ta voix. Toi, aigle des tréteaux Tu es comme la mer et ses vagues incessantes qui font chavirer, de joie et de bonheur, Une foule haletante Oh, Mikis tout un monde Vibre à tes musiques Toi maître des musiques Avec le bouzouki Tu fais jaillir des sons. pareils à des galets qui réchauffent nos cœurs de trilles de velours Oh, Mikis un tonnerre Est passé dans ta voix. Toi, le grand capitaine des chants et de musique Sur les tréteaux dressés tu fais le chanter la foule, d’un chœur à l’unisson criant démocratie ! Oh, Mikis, la ferveur Tu sais communiquer Toi l’honneur de la Grèce Avec ton seul talent Tu, fis tomber la junte, Renaître liberté La tragédie chez toi, Est une arme de feu Oh, Mikis, notre ami De tes sons enchantés Nous avons grand besoin. Paul d’Aubin- Toulouse – Juillet -2010
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    Paul d'Aubin
    Mercredi 4 Août 2010 à 13:39
    Hommage élégiaque à Giacomo LEOPARDI
            Elégie à Giacomo Leopardi  Oh toi, Leopardi né à Recanati, tu portas sur la vie, le regard des «antiques» et même, les «lumières» semblaient pâles pour toi, du haut du belvédère de la pensée antique; tu vivais en ton siècle comme un exilé,  qui a connu l’âge d’or  et se languit d’ennui .  Recanati, pour toi était comme un caveau   dont tu ne t’échappais qu’au travers  des  livres. Ivre de grec et féru de latin, seule  la bibliothèque était ta vraie  amie . Latiniste  à huit ans, et savant à quatorze, si ton corps t’enfermait, ton esprit t’élevait; bien haut, dans les hauteurs  où dominent  les aigles. Très tôt dans la palette  de tes talents immenses ,   tu sus choisir la muse comme cime des  arts;   et devint son Mozart,  ciselant avec art,  avec des mots diamants  au creuset de l' antique.  Dans la Grecque éternelle  qui irrigue   l'Esprit, tu souffrais en silence ton époque mesquine.  Par ton   hommage  à Dante tu commença d'écrire et souffrait tellement   pour ta patrie meurtrie.  Ainsi   tu ravivas la mémoire,  des légions enfouis  sous la neige et les  glaces  de Russie ensevelies ,  là ou Napoléon conduisit  ses  des soldats  où dans de   vains combats moururent tant d'Italiens . Admirant  la nature tu en perçus la grandeur,  mais en comprit aussi les  minéralités  froides    dont l'éternel retour  se rit de nos soucis. Alors que nous goûtons des lieux apprivoisées son chaos   naît et renaît des "Big Bang", et moins que des fourmis se soucie de nous autres. Gravissant les volcans tu pouvais contempler  le peu de cas fait,  de  cités,  jadis  si glorieuses.  Tu pouvais mesurer  l'immense solitude  qui pétrifia Pascal et rend dérisoire, tout orgueil   comme pure chimère dans la dimension des Cosmos  ou le temps ne court pas selon nos piètres horloges. Et, pourtant gravissant les pentes du Vésuve du Genêt si chétif,  tu saisis la grandeur; celle même, des  chétifs humains face à l'inexorable. Mieux encore tu en  appelas à la fraternité humaine, et face  aux cataclysmes toujours renouvelés tu conseillas  de pas y rajouter nos  maux propres et nos guerres . Toi que l'on désigna : "prince  du  pessimisme" ;  "sombre amant de la Mort, pauvre Leopardi", tu fus plus bien plus que d'autres  sceptique attentif,  aux peines  de tes frères, aux combats ,  Toi le savant chétif mourant  à  trente neuf ans, tu goûta la passion de cruelles qui repoussaient ta bosse.  Paul d'Aubin, Toulouse ( le 1er août 2010 )
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    paul d'Aubin
    Samedi 7 Août 2010 à 11:12
    Traversée sur le "Danielle Casanova"
    Traversée sur le Danielle Casanova Quand tu laisses Marseille un peu comme une fête, aux éclats du couchant, la rade illuminée, la fièvre te saisis de penser à la Corse. Les jeunes, à pied, s'engouffrent sur les meilleurs des ponts pour bien voir la manoeuvre, et le soleil couchant, qui luit sur Marseille et irise le soir. Bientôt le château d'If s'éloigne de la vue, et l'air marin attise l'envie de festoyer des premières "Pietra" et puis des "Merendella" Cette nuit de "ferry" n'est pas prompte au sommeil car même en traversant tu es rendu à l'Ile qui déjà te saisis comme une enchanteresse. Parfois si ton budget te permet ce bonheur, tu t'attables en famille et devant ces hublots tu goûtes des mets fins en regardant la mer. Cela fait si longtemps que les saveurs de l'Ile manquaient à ton palais. Et cette langue Corse, ces sons que tu retrouves et parfois tes cousins . Mais mon meilleur moment est quand face à la musique je peux siroter une "desperado" fraîche en cette nuit si pleine de promesse. Mais si bonne fortune n'a pas cligné des yeux du regard d'une belle, il faut bien dormir ou du moins essayer tant la nuit est magique. Mais le matin arrive ou une ritournelle, te réveille en douceur. Déjà les ponts sont pleins des premiers à humeur les senteurs d'Ajacciu. Mais qu'il est difficile de rompre avec ces charmes, du golfe qui s'éveille et de se préparer à quitter le spectacle de la ville endormie. Il faut bien débarquer soit par la passerelle, soit des soutes fébriles ou les derniers moments paraissent infinis et le choc se produit. Sur la terre de l'Ile, tu sais bien que la Corse, la secrète et la belle, t'accueille en beauté avec tous ses parfums sa luminosité . Cette, fois, pas de doute, tu y es dans ton île et aussitôt le charme brûle de tous ses feux et si nous attendions le marché, ses saveurs . Mais déjà les cousins exigent ta présence, tu n'es plus dans Paris, sa foule solitaire. Ici , il faut parler et échanger des vies. Mais déjà, un appel monte en toi et te prends celui de la fraîcheur du village perché, et de ses châtaigniers dans la mer des fougères. Tu ne peux plus tenir et comme les anguilles des Sargasses venues, il faut bien y répondre à l'appel des Montagnes au besoin du village. Car, la Corse est montagne et villages groupés. Là, où brille l'esprit des hommes fiers et libres, au parler rocailleux autant que leur granit. Paul Arrighi.
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    Paul Arrighi
    Vendredi 20 Août 2010 à 17:41
    Toi noble Châtaignier
    1 Toi, mon grand châtaignier où bruissent tant de feuilles, tu domines la plaine et les bois alentours, voguant comme un vaisseau, sur des flots de granit. et déployant tes branches comme un géant sublime. 2 Toi, mon vieux châtaignier si noueux, si solide; tu as vu tant d’étés passés, qui n’en finissaient plus; si âcres et si brûlants, et qui séchaient la terre qu’il te semblait brûler au souffle du «Libecciu». 3 Toi, noble châtaignier Tu vis tant d’invasions, et cacha bien souvent. Comme en forteresse Tant de proscrits bannis Certains d’eux étaient fiers Comme des patriotes qui luttaient pour leur Peuple. 4 Toi, mon beau châtaignier si vert dans tes atours, tu as hébergé des geais et des merles siffleurs. Même si ton voisin le cerisier charmeur te prenait pour un temps leurs faveurs de gourmet 5 Toi seul pouvais vraiment nourrir un peuple entier de tes bogues si vertes devenues des châtaignes dont la fine farine donne ce goût si suave aux beignets et «polenta.» de l’amour fait cuisine. Paul Arrighi, août 2010.
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    Paul Arrighi
    Dimanche 19 Septembre 2010 à 16:42
    Fragments du CV de Paul Arrighi, Historien-écrivain et poète.
    Fragments du CV de Paul Arrighi, Historien-écrivain et poète. Un CV est toujours partiel voire partial, aussi ne dirais-je que l’essentiel, qui est en rapport à la poésie : Mon enfance déchirée Je suis né à Bougie, renommé Bejaia, en Kabylie, d’un père Corse, professeur d’anglais et d’une mère Pyrénéenne institutrice. Aussi mes premières années se sont passées sous l'état de guerre. Je n'en percevais que des bribes dans les conversations, l'écoute des transistors et les jeux de l'enfance marqués par une certaine violence qui était un écho de la vraie violence des adultes. De cette enfance en Kabylie reste profondément enfouie les senteurs d'olives de l'épicier mzabite, les senteurs de viande d'agneau sur l'étal du marché et ce goût à la fois acide et sucré des nèfles. «Rapatrié» en 1962 dans les Pyrénées, j'ai toujours gardé une nostalgie inguérissable pour les paysages Méditerranéens et vécu durement ce nouvel univers froid ou je connus la neige. J’eus la sensation d’avoir quitté une terre ocre de soleil pour un nouvel univers de froidure ou le flamboiement des sens était moindre. Une jeunesse Toulousaine J'ai vécu ma jeunesse à Toulouse dans le creuset des écoles et du lycée mêlant les «pieds noirs », les fils de réfugiés espagnols et les jeunes des faubourgs toulousains. Mai 1968 a éclaté alors que j'avais 14 ans mais cette secousse sociale et culturelle m'a éveillé bien plus tôt à la vie de la cité et a aiguisé mon esprit critique, sans doute trop pour plaire à ceux qui ont l’âme de chefs. Sans faire partie directement de la génération « soixante-huitarde », je m'efforçais contre l'histoire qui nous tournait déjà le dos, d'égaler et de renouveler les exploits de nos jeunes aînés de dix ans de plus. C'était un « temps déraisonnable» mais si créatif ou la jeunesse se faisait une place dans une société engoncée en poussant les pesanteurs du « vieux monde ». Mais la crise débuta en 1974 et cette marâtre n’allait plus nous lâcher transformant nos espoirs d’un monde meilleur en luttes pour éviter les régressions. Ma formation intellectuelle Elève parfois brillant en lettres et nul en mathématiques, souvent indiscipliné, j’ai très tôt été fasciné par l’histoire qui avait frappé très tôt à la porte de ma vie. J’ai aimé l’étude et nombre de mes professeurs pour leur dimension de compréhension du monde et les virtualités d’émancipation du savoir. « Les mots » de Sartre et « L’espoir » de Malraux ont été les viatiques de ma vie spirituelle avec la lecture de nombreux livres sur la guerre d’Espagne dont je rêvais d’inverser le cours tant l’injustice et l’esprit de réaction me faisaient mal au cœur. Je fis des études d’histoire terminées par une maîtrise d’histoire contemporaine et bien plus tard une thèse de doctorat sur le héros, Italien et Européen, Silvio Trentin, figure de l’antifascisme et de la Résistance. Mon goût pour l’écriture Très tôt j’ai aimé les îles et ce sentiment étrange qui vint à Robinson de devoir compter sur ses « propres forces » tout en étant relié par ces courants d’échange qui ont toujours parcouru la Mer Méditerranée, déchirée par tant de conflits, mais si riche d’une civilisation qui a créé la philosophie et ou sont nées tant de religions . J’aime beaucoup la Corse ou j’ai séjourné tant de fois depuis mon enfance. Mes goûts et les valeurs essentielles auxquelles je me suis voué sont la liberté, que nombre de Corses ont nommé : « La santa liberta », la curiosité d’esprit, l’ouverture aux autres et un vif appétit pour le goût de la lecture et des livres. La lecture et l’écriture de la poésie sont devenues pour moi une sauvegarde et un talisman pour les êtres sensibles en quête d’un monde moins dur et plus tolérant ainsi qu’un nouveau rapport avec la nature et ce vaste cosmos dans lequel parfois nous nous sentons bien seuls.
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    Paul d'Aubin
    Dimanche 19 Décembre 2010 à 22:43
    Elégie pour John Lennon
    1 Elégie pour John Lennon Il savait nous chanter si bien son "Give a peace a chance " en invoquant la paix à grands sons de guitares avec Yoko Hono et quelques chevelus, que les larmes jaillirent ; se turent les musiques quand l'on sut que Chapman avait tiré dessus, Cinq balles gainées d’acier plus fortes que sa vie. Pourquoi, après Jaurès, ont-ils tué Lennon ? Pourquoi faut-il toujours que les colombes meurent et soient assassinés au moment de l’envol ? Pourquoi dans l'aventure humaine faut-il que Caïn tue Abel ? et que le sang ruisselle. que, souvent que le juste se trouve sacrifié ? Pourquoi ne donne point, sa vraie chance à la paix, et faut-il que les cendres viennent ensevelir le meilleur de l'humain et la joie de la vie ? Pourquoi faut-il que l'aigle soit paré du prestige du rapace, qui vient à mettre à mort les colombes ?" Pourquoi piétine- t’on autant d'êtres et de vies? Quel est cette part noire qui veille au malheur et dresse des bûchers ou fusille l'espoir? alors que la douceur est symbiose du jour que douce est la nuit et chatoyant le jour. que jamais les violents n'ont créé le demain et que la paix des coeurs apporte l’harmonie ? 2 Paul d’Aubin, Toulouse, le 8 décembre 2010, en hommage à John Lennon assassiné le lundi 8 décembre 1980, il ya trente ans déjà.
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    Arrighi Paul
    Jeudi 6 Janvier 2011 à 22:04
    Mon Père, ce grand chêne
    1 Mon Père, ce grand Chêne Je le croyais indéracinable, en ses terres, Comme ce chêne Corse, sur la roche, poussé. Il nous semblait si grand, il paraissait si fort, si longtemps résistant aux grands vents de la vie, sous les châtaigneraies et parmi les bruyères, Il marchait, puis rêvait. Parfois, il m'amenait, dans son refuge, en Corse, y faisait provision de "corned-beaf" et de lait en boite "gloria", et aussi de "bastelles», et ces repas hâtifs me semblaient un festin. Mais plus que tout, je goûtais si belle liberté. Disparues les contraintes. D'un pas de montagnard, il nous menait, souvent, En ces lieux de granit, qui semblaient son domaine. Il me mit dans les mains, sa fine carabine, dont j'aimais le canon, à, l'acier effilé; mais avant que je presse, le geai était parti. Il ne me gronda pas. Le soir, si peu dormeurs, avec Régis, mon frère, dans la chambre aux obus, des tués de quatorze, dont un panier d'osier exhalait tant les truites, Nous le savions dormir dans la chambre à côté, nous ne cherchions pas trop, sommeil prompt à venir. Je lisais de vieux livre. Et puis nous descendions, furtifs vers la rivière, encaissé dans les roches le "Fiume grosso" grondait. Mon père nous racontait qu'il y avait dormis avec quelques amis, à la flambée des feux. et le bruit lancinant était une musique qui malgré le soleil nous tenait éveillé. Magie des eaux profondes. 2 Quand un jour de détresse, je perdis "Nils le prince" ressentant mon chagrin, il me facilita L’achat d'un jeune chien, je l'ai encore au coeur, ce cadeau si exquis, qui fut baume sur plaie Merci de m'avoir fait, ce présent plein d'amour. La tendresse d'un père. Il vécut si longtemps, que je ne prêtais guère, attention au torrent qui se faisait ruisseau, aux blancs cheveux venus, au dos un peu voûté, tant les fils ont besoin de croire invincible Le père qui fut grand à l’aube de leurs vies. Besoin de protection. Un père est une force qui parait infinie pour le jeune enfant qui a tant besoin de force peut être imaginaire, qui soutient et le guide. Alors devenu homme, il découvre un soir que le chêne vacille, s'appuie sur une canne. Il est désormais seul. Paul Arrighi – Toulouse, Poésie élégiaque, En l'honneur de son père André Dominique " Candria", décédé le 29 novembre 2010.
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