• Fukushima est un générateur de textes infini qui peut ne jamais s'arrêter d'écrire des textes sur le thème de la catastrophe.

    Le modèle de langue qui en est la base est lui-même celui d'une langue "catastrophée" s'enroulant sur elle-même comme les vagues, répétitive, mais dans des répétitions de séquences rarement identiques, à la limite de la correction syntaxique, emportée dans l'infini de son flux; une langue malade, en danger, brisée, échouant à se constituer de façon définitive, une langue qui se cherche et se fuit sans cesse.

    Conçu à l'origine comme une installation — dans l'idéal comme un hommage aux victimes des catastrophes naturelle—, modélisé dans une langue proche du fonctionnement des traducteurs automatiques, ce générateur a été adapté de diverses façons pour usage sur le réseau internet:

    1.Publication de fragments de textes dans l'ensemble de l'hyperfiction dont ils font alors partie intégrante: catégorie Fukushima.

    2.Créations de vidéos à partir des fragments de textes publiés, ou non, dans l'hyperfiction: voix — ou non — de synthèses, montages numériques de sons et de vidéos.

    3.Créations de bandes sons, à partir des mêmes fragments ou d'autres de la même série, mettant en œuvre des voix de synthèse et des montages sonores plus ou moins aléatoires.

    4.Publication de bandes sons de divers fragments dans d'autres langues que le français à partir de l'ensemble des possibilités de traductions automatiques offertes par Google (texte et voix) : anglais, italien, allemand, espagnol, portugaiset vidéo,  portugais, russe, etc… (En règle générale les vidéos sont sur ma "chaîne" Youtube)

    Dans ces réalisations, il s'agit de supprimer le plus possible la subjectivité d'un auteur pour créer des textes à la limite de l'inhumain.

    Une partie des vidéopoèmes Fukushima est également diffusée sur le blog open sound "Meanwhile in Fukushima" de Dominique Balay avec la participation de nombreux autres artistes.


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  • L'ensemble de l'hyperfiction "La Disparition du Général Proust" est conçu comme une œuvre littéraire monumentale occupant toutes les dimensions de l'espace virtuel. C'est donc une œuvre éclatée, fragmentée, inépuisable grâce à la générativité de textes, infinie et, par nature, inachevée. Cette œuvre en perpétuelle expansion donne à chacun des textes qui la constituent un statut particulier en ce sens qu'ils ne représentent qu'un moment de l'œuvre en construction et, par leur liens multiples avec les autres textes, peuvent se lire suivant les innombrables directions de l'ensemble. L'œuvre est ainsi accessible de n'importe quel point vers n'importe quel autre. Saturant l'espace multiforme des textes grâce aux technologies numériques, elle est conçue comme une œuvre se proposant de déborder l'espace multimédia d'Internet en jouant sur toutes les nuances des registres de la réalité et de la fiction. En ce sens, cette œuvre se veut, au sens propre, illisible car, ouvrant sur une infinité de lectures et d'interprtétation, aucune de ces lectures ne pourra jamais être achevée. Les personnages, les lieux, les thèmes se croisent en tous sens, se répondent et s'enrichissent sans cesse les uns les autres.

    Entre deux points quelconque de cet espace, il y a toujours un rapport. Encore faut-il que le lecteur accepte de le chercher car l'écriture, elle, consiste, pour l'essentiel, en leur programmation, dans le temps et l'espace des textes. De prime abord désordonnée, aléatoire, chaotique, l'hyperfiction est en fait construite selon des réseaux de liens rigoureux qui se partagent entre les différents activateurs de liens que sont les tags, les liens hypertextes, les catégories, etc… La lecture de l'œuvre se construit ainsi non plus de façon linéaire mais transversalement à l'épaisseur de l'ensemble des textes mettant en action un processus de sémiose attentive et généralisée.

    Suivant le point d'entrée choisi parmi la vingtaine possible, elle affiche des modalités de lectures différentes, qui peuvent même parfois paraître divergentes. Pourtant, une seule logique les sous-tend, celle de l'aspect cognitif le plus novateur des réseaux numériques: la sérenpidité.

    L'hyperfiction est ainsi non seulement un texte en extension constante mais un texte mobile et insaisissable.


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  • Une grande partie de mon travail est centré sur les apports de l'informatique à la littérature. Dans une perspective de plus en plus évidente d'affadissement du livre, notamment sur le plan créatif, ce qui m'importe c'est d'essayer d'imaginer une littérature qui tire partie de toutes les possibilités du numérique: générativité, mise en espace, traitements numériques du son et de l'image, hyperfiction, etc…

    Dans la mesure où les espaces de communication numérique sont des ensembles virtuels indifférenciés, c'est-à-dire où il est très difficile, voire impossible de distinguer la réalité de la fiction, l'information de la littérature, la vérité de son apparence, il m'a paru intéressant d'exploiter un aspect particulier de cette confusion générale en exploitant les réseaux sociaux et, notamment, le plus connu d'entre eux, Facebook. On sait quel souci, notamment pour des raisons évidentes de commercialisation de ses données, Facebook a de faire croire que les personnes inscrites sur son réseau sont des personnes réelles. Pourtant, avec très peu d'habileté, il est possible, pour n'importe qui, de tromper la vigilance du réseau. De même, on sait que Facebook archive tout ce qui est produit dans son réseau et déclare en avoir la propriété. Il est donc aussi très tentant de produire à cet effet un nombre important de données fictionnelles visant à rendre plausible une saturation du réseau.

    Dans ce but, un certain nombre de personnages de mon hyperfiction ont leur propre page Facebook qui se nourrit tous les jours, soit par des apports automatiques, soit par des apports non automatiques, soit par l'effet mécanique de la participation des "amis" qui ne savent rien de l'identité vide des personnages auxquels ils s'adressent.

    Pour l'instant, sont ainsi des personnages Facebook fictionnels : Marc Hodges, Germaine Proust, Louis Ganançay, Rachel Charlus, Benjamin Cooper, Maurice Roman et Ronald Cline.

     

    PS. L'image illustrant cet article est de Williams Tjampitjinpa.


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  • Sur une invitation de Nicolas Frespech, le programme de génération automatique de textes que j'ai réalisé produit une infinité de haïkus tels que ceux que l’on peut voir tous les jours sur le site Mes haïkus de Germaine Proust, réflexion à la fois sur la poésie du texte, celle de l’image et leurs lyriques respectives.

    Nicolas Frespech m'a demandé d'intervenir sur le site Internet de Pratiques et Numérique en intégrant certains de ces Haïkus dans les cookies laissés par ce site afin d'établir un autre rapport entre la poésie, le code et la navigation et mettre davantage en évidence les relations ambiguës que, de nos jours, chacun entretient, souvent à son insu avec l'information numérique invisible ou, tout au moins, sous jacente. Si le code n'est pas le texte, comme le prétendent certains artistes, le texte peut envahir le code et jouer son propre jeu dans cet espace si particulier et faussement linguistique.


    Pour repérer ces cookies dans votre navigateurs ils sont tous nomnés JPB1, JPB2...


    Au 28 avril 2012 dix cookies-poésie ont été disposés dans les pages du site.


    Ils ont été écrit en majuscules pour éviter des soucis techniques de codage des caractères.


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  • Malgré les écrits des surréalistes et des dadaïstes, la poésie est souvent considérée aujourd'hui encore comme une écriture totalement subjective. Le monde change, l'homme contemporain est de plus en plus pris en charge par des prothèses numériques qui rythment sa vie et la façonnent sans qu'il s'en rende vraiment compte. Le pari des Technopoèmes est d'écrire cette évidence, donc de réaliser des "poèmes" où la subjectivité a peu de part. Entièrement écrits par un générateur automatique de textes, ils sont, grâce à une utilisation poussée des outils numériques disponibles, le résultat de travaux le plus arbitraire et aléatoire possible: génération automatique, voix de synthèse, images aléatoires, montages numériques, traductions automatiques. Le but est de prendre en compte les outils qui apparaissent chaque jour et modifient sans cesse l'entendement humain.

    Dans cette optique, les technopoèmes et les vidéopoèmes peuvent être présentés, sous des formes très variées, comme des textes écrits par un écrivain alors qu'ils ne sont que l'écriture d'automates. C'est le cas par exemple des Haïkus de Germaine Proust, personnage qui n'a qu'une existence fictive même si elle dispose d'une page Facebook et intervient dans divers réseaux sociaux; comme d'ailleurs Maurice Roman dont les poèmes lyriques sont également automatiques ou Benjamin Cooper avec ses lyric songs. Ils peuvent être réalisés sous forme de textes, sous la forme de collages, de montages, sous une forme totalement audio ou sous une forme vidéo.

    Ils essaient de piéger le lecteur à partir de ses attentes et de ses automatismes de lecture.


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